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You need hundred, I need five.
Llywen Olcyn
Prof' d'Informatique
Llywen Olcyn

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24/06/2016

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Yukyonna

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Robin Soloviev
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MessageSujet: You need hundred, I need five.   You need hundred, I need five. EmptyVen 24 Juin - 16:33


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Llywen Olcyn.
Je m'appelle Llywen Olcyn et j'ai 27 ans. Je souhaite appartenir au groupe des Professeurs. Je possède des pouvoirs psychiques et physiques ; je peux arrêter le temps (za warudo), faire de la télékinésie et de la manipulation psychique. Je suis spécialement prof d'informatique. Ma petite tête est celle de Robin Soloviev de Flisheye Placebo.

Yukyonna. Moi, tu peux m'appeler Yukyonna (au cas-où si t'avais pas capté). Je suis âgée de 15 ans et je fais du rp depuis 4 ans. J'ai découvert le forum via mon statut de fondatrice en fait et je le trouve bien (oui j'ai pas écrit de bêtise cette fois-ci ahaha).

Not like the others.
Je suis étrange, pour vous. Je suis trop excentrique pour vous, peut-être bien, oui. J’ai une fâcheuse tendance à avoir un caractère assez… imprévisible. Pas comme les autres, au final. J’ai l’habitude. Je suis différente depuis ma création, et je le serais toujours. Parce que je suis Llywen Olcyn, l’être vivant le plus intelligent jamais créé, pour le meilleur et pour le pire.

J'ai de l'humour. Un certain humour, passant du jeu de mots à deux balles à la blague subtile, mais qui se fait étrangement bien plus rare que ce premier. Je peux être ironique, sarcastique, voire cynique. Je m'exprime mal, mais je me rectifie quand cela est nécessaire (quand je ne suis pas chez moi, en somme). Je fais des gestes avec mes mains, je suis très tactile avec les personnes. Je suis plutôt sociable avec les gens : j’aime parler aux autres. Bien que la solitude ne m’insupporte pas, la compagnie humaine reste néanmoins bien plus appréciable. Même si j’aime parler, j’ai un mal fou à trouver un sujet de conversation, du moins, quand je ne connais pas mon interlocuteur plus que cela. Car dès que j’ai accordé ma confiance à quelqu’un, je deviens tout de suite plus bavarde. Cependant, lors d’une conversation, on peut facilement remarquer ma vivacité d’esprit : je parle vite, réponds souvent du tac au tac et ai tendance à faire de longues divagations... L’aisance du dialogue.

Je suis paresseuse et aime moyennement me mettre au boulot, surtout quand celui-ci ne me plaît pas (car dans le cas inverse, cela ne me pose pas trop de problèmes… quand j'ai la motivation, aussi variable que le temps). Je m'ennuie facilement, aussi. C’est sans doute dû au fait que je sache déjà tout, et qu’il n’y a rien à faire, à part s’éclater à faire des explosions dans mon labo mais au bout d’un moment ça lasse donc je préfère passer du bon temps avec mes amis. Mais j’ai tellement tendance à me lasser vite des choses… Je pense que le mot qui pourrait me correspondre le mieux serait « blasée ». Mais je n’aime pas ce mot. Je n’aime pas comment il sonne. Ce mot en lui-même semble détaché de tout, c’est assez surprenant. Je déteste plus particulièrement ce s qui semble venimeux. Comme si c’était un reproche d’être blasé lorsqu’on prononce ce mot. Je me sens « vide », d’ailleurs. Je ne ressens pas les émotions comme les autres personnes, à mon grand malheur. Je suis bien moins sensible que n’importe qui. Je n’aime pas ça.

L’amour, par exemple. J’en connais ses mécanismes – scientifiquement parlant – et je n’en suis pas affectée. Mon corps, mon être n’est pas comme les autres. Je ne ressens pas le besoin de me reproduire (désolée, mais c’est ça l’amour) alors éprouver ce sentiment envers quelqu’un rend la tâche bien plus compliquée. Et puis je n’aime pas les enfants, et ce n’est pas comme si je pouvais en avoir, de toute façon. Alors l’amour, l’amitié, ce genre de choses, c’est vraiment Moi qui l’ai fait. C’est vraiment très particulier, à décrire, vraiment. Disons bêtement que c’est mon âme qui aime vu que mon corps en est incapable. C’est mon âme qui comble ce « vide » affectif laissé par mon corps. C’est particulier, oui. Mais j’ai appris à vivre avec, et puis je n’ai jamais connu votre façon d’aimer de toute façon du coup ça ne me manque pas.

Je suis franche, je n'aime pas spécialement mentir : le faire me met toujours mal à l'aise, bien que je ne le montre pas. Mais je conçois que le mensonge fait partie intégrante de la pensée humaine. Je ne suis pas une grande partisane de l'optimisme et j'exècre le pessimisme au plus haut point. Je me qualifierais plus comme quelqu’un de réaliste : je n’y peux rien, je sais tellement de choses que mes raisonnements qui peuvent paraître pessimistes sont réalistes pour moi. Je suis quelqu'un qui cherche constamment à se documenter, à savoir le plus de choses, mêmes anodines, de vivre le plus d'expériences possible, pour ainsi développer sa propre pensée, sa culture intrinsèque, son propre esprit critique. Esprit critique que j'ai beaucoup d'ailleurs, me faisant passer pour quelqu'un qui n'aime pas grand-chose, ce qui est pourtant le contraire.

Je m'intéresse à beaucoup de choses. En première ligne, les bandes dessinées des quatre (seulement?) coins du monde, dont je fais la collection depuis cinq ans. J'aime aussi écouter de la musique, surtout le jazz, pour lequel je me suis découverte une passion récemment. Je m'intéresse beaucoup à la science, même si je la connais par cœur, c’est une véritable passion chez moi, et plus spécialement à la psychologie, que j'étudie plus ou moins assidûment depuis trois bonnes années, c’est-à-dire quand j’ai le temps. Et le temps, j’en ai de moins en moins, avec les responsabilités d’adulte, le travail, ce genre de choses… Il n’empêche que j’ai souvent besoin de me caler quelque part pour réfléchir. J’aime réfléchir sur n’importe quel sujet. Je m’interroge sur beaucoup de choses, et j’arrive souvent à de bonnes conclusions. J’aime ça. Je n’y peux rien mais je pense bien plus que les gens « normaux ». C’est très difficile pour moi d’arrêter de réfléchir sur quelque chose. Je n’y peux rien, j’aime ça. C’est dans ma nature, de réfléchir. Et ce n’est pas comme si quelqu’un pouvait les entendre de n’importe quelle façon, car je pense qu’on choperait très facilement un gros mal de tête si on venait à pouvoir entendre mes pensées. A déconseiller, donc. Et puis ça se fait pas de fouiller dans les pensées des gens, non ?

Je suis énergique, aussi. Pas aussi énergique qu'avant (encore heureux), mais j'ai du mal à tenir sans rien faire. C'est ce tempérament énergique qui me fait faire de nombreuses insomnies, résultant à une trop grande consommation de caféine. Par ailleurs, je déteste le silence, mais paradoxalement je n'aime pas la foule. Je n’ai jamais eu l’habitude de cette dernière, et je m’y sens mal. Elle fait trop de bruit. Je n’aime pas le brouhaha, les sons parasites ou ceux qui gênent, tout simplement. Malgré moi, j’y fais bien trop attention, et ils me rendent nerveuse.

Avec le temps et l'expérience de la vie, je suis devenue plus mature. Je suis généralement d'un tempérament plus calme qu’avant. Je suis bien plus réfléchie. Mais il reste tout de même mon impressionnante imprévisibilité. Et puis je hais obéir à des ordres, aussi. Peut-être parce que j’ai une trop bonne estime de moi-même. Peut-être parce que oui, je suis supérieure intellectuellement parlant à tout le monde.

Tiens, justement. Je suis intelligente. Je ne suis pas surdouée. Je suis bien plus que cela. Un QI bien trop élevé par rapport à la moyenne. Cinq chiffres ? Ce n’est pas assez à mon maximum. Mon intelligence est hors du commun. Déjà, j'ai une mémoire infinie. Je me souviens absolument de tout: de ce que j'ai mangé au dîner il y a cinq ans, avec qui, et je me remémore même le goût, les voix, les odeurs. Évidemment, on peut trouver beaucoup de défauts à cela. J'ai un bon sens de la déduction aussi. Je sais déjà beaucoup de choses rien qu'en regardant une personne. Je pense bien plus rapidement que personne. Je n’ai pas besoin non plus de calculatrice. Je sais tout. Absolument tout. La création de l’univers, ce qu’il y avait avant, la réponse à la vie et à l’univers… L’incarnation de l’intelligence, peut-être ? Ouais, mais je trouve ça vachement trop orgueilleux. Mon intelligence, je ne la cache à personne. Je ne vais pas la crier sur tous les toits non plus (déjà que ma description de mes capacités était pleine de modestie… arf mes chevilles) mais disons que je n'essaie pas de duper les personnes. Je leur dis ce qu'il en est, c'est tout.
Plus haut, je disais « à mon maximum ». Avec un certain événement, j’ai fait baisser mes capacités intellectuelles à 5 % de mon maximum. Cela a permis de m’humaniser. De vivre, par la même occasion. De faire des rencontres, avoir des liens sociaux avec des personnes – ce que je n’avais précédemment pas. Toutefois, mon intelligence reste inhumaine. Je n'ai jamais pu trouver mon égal, et j'ignore ce que je ressentirais si je découvrais quelqu'un de plus intelligent que moi.
Seems mysterious. Inhuman.
La première chose qu'on voit chez moi, ce sont mes cheveux. D'un roux flamboyant, ils sont coupés derrière tandis que devant ils sont longs, m'arrivant au niveau de la poitrine. Une mèche tranche mon visage en deux parties.

On remarque ensuite mes grands yeux d'un vert à la fois vif et profond, me donnant l'air absente et mystérieuse, air que je n'aime pas des masses, à vrai dire, vu que j’en suis le contraire. Mais sinon j’aime beaucoup mes yeux, ils sont vraiment jolis. Et avec le temps, ils prennent une teinte multicolore, un peu semblable à l’objectif d’un appareil photo, si vous voyez ce que je veux dire. Pour mon visage, je peux facilement le qualifier de beau. Disons plutôt qu’avec ses traits fins, cela accentue de côté « mystérieuse » de ma gueule.

Je mesure vers les 1m76. Une taille normale pour une femme, je pense. Et puis ce n’est pas comme si je ne peux plus grandir – vieillir serait un terme plus exact, en fait. Pour un garçon, c’est apparemment petit. Surtout quand on est dépassé par sa petite amie d’un pauvre petit centimètre… C’est Kaoru qui en fait tout un plat, pas moi.

Ma peau est claire, faisant ressortir davantage mes cheveux et mes yeux, j'avais essayé de bronzer, mais rien n'y fait: après un coup de soleil bien douloureux, ma peau reprend sa couleur d'origine deux-trois jours après. Donc il faudrait que je sorte tous les deux jours faire la bronzette et franchement, cela ne m’égaie pas plus que cela. Et puis c’est plus pratique pour un prof d’informatique d’être à l’intérieur, de toute façon. De plus, je ne m'habille que dans des couleurs sombres, particulièrement dans des vêtements plutôt flottants, car je déteste tout ce qui un peu trop moulant, je trouve ça extrêmement inconfortable.

Ma maigreur et ma poitrine moyennement développée n'aident pas à me féminiser, mais je m'en fiche, à vrai dire. Je ne me maquille pas non plus; ma peau a pas de défaut particulièrement chiant, et je suis moche avec le maquillage - surtout avec mon tic de me frotter les yeux plus ou moins souvent en fait. Je ne porte pas de bijoux, cela me dérange assez facilement, mais je porte tout de même une montre. Donc pour la ringarde du coin, je ne serai pas « féminine ». Bon, déjà. C’est quoi être féminine ? Avoir du maquillage, des bijoux, ce genre de conneries qui trahissent ma personne pour plaire à votre masse grouillante ? Non, tout de suite là, je préfère m’habiller comme je le veux, et pas comme vous le voulez. Désolée, hein, de n’être pas comme les autres.



You yourself have to change first, or nothing will change for you.
L’Univers.
C’est joli, n’est-ce-pas ? Quand j’étais petite, je voulais être astronome, plus tard, pour regarder les étoiles. Mais bon, bosser que sur ce genre de choses, je trouve ça maintenant un peu trop spécialisé à mon goût. Ce que j’aime dans l’Univers, c’est sa grandeur. De se sentir petit, seul l’espace d’un instant, et après se souvenir qu’il y a d’autres personnes, un peu plus loin, qui sont dans le même cas que nous. Ce que je préfère, c’est les nébuleuses. C’est joli, ces poussières d’étoiles. Bon, en vrai scientifique, je vous dirai tout de suite que nous sommes tous des poussières d’étoiles, et c’est tout de suite bien plus poétique, on est bien d’accord là-dessus.
Donc. Il y a l’Univers de la Terre. Et puis y’a les dimensions. Une infinité. Et bien moi, je viens d’une autre dimension, justement.
C’est triste, parce que dans cette dimension, y’a ma planète et puis… Plus rien. Niet. Nada. Aucune planète habitée à part la mienne qu’on va appeler Loess (et surtout parce que j’aime bien ce mot et qu’il a un rapport avec la terre ou le sol, plus exactement).

Loess, à mon époque, c’est un seul continent. Et comme la Terre, les continents, ça bouge jusqu’à redevenir votre Pangée. Donc à mon époque on en est Pangée avec quelques îles volcaniques perdues dans notre Grand Océan. Loess fait à peu près la taille de votre planète bleue, aussi, avec des climats identiques. On a pas de Lune qui gravite autour de nous, juste des satellites artificiels qui ont les mêmes rôles. On a à peu près les mêmes animaux et l’espèce dominante est l’espèce humaine. Bon, maintenant qu’on a posé le contexte géographique et biologique, on va pouvoir passer au contexte politique et culturel.

Il faut savoir que Loess ne comporte qu’une seule nation. Ce n’a pas toujours été le cas. Précédemment, il y avait eu une vingtaines de pays avec tout ce qui en découle comme joyeusetés, et puis il y a trois siècles, ces mêmes pays on signé leur union pour avoir un système très semblables à vos États-Unis dont les habitants s’appellent les « américains » parce que vive la logique terrienne. Nous avons plusieurs religions assez différentes, mais qui n’ont pas été aussi mises en importance que les vôtres. Nous avons beaucoup de langues en similitude, mais pas la deuxième langue officielle du pays, le Elemys, d’où vient la plupart des noms qualifiés de rares. Nous sommes bien plus axés sur la science que vous, d’ailleurs. Nous avons une avance d’environ cent ans sur la Terre de ce point de vue-là. C’est le temps des grandes avancées technologiques, certes, mais aussi des avancées économiques, qui vont de pair chez nous d’ailleurs. Parce que nous sommes encore bien plus axés sur le profit que vous. Toutes les personnes ne font que des choses pour le profit, même les scientifiques n'échappent pas à cette règle. . Ils font ce qu'il pourra leur rapporter de l'argent. Ils ne cherchent plus à faire avancer la recherche, non. Leur vie est assez paisible et luxueuse pour qu'ils n'aient plus besoin d'autre chose de de faire augmenter le nombre d'argent dans leur compte en banque. Ah, l'avidité humaine… Si vous croyez qu’ils étaient différents des terriens sur ce plan-là, eh bien non.

Les inégalités se font de plus en plus ressentir. Les élites se détachent de plus en plus de la masse grouillante. En résulte des gouvernements qui sont identiques les uns aux autres. Et depuis ces cinquante dernières années une nouvelle forme d’élitisme est née. Il y a cinquante ans, certaines personnes se sont vues dotées de pouvoirs surnaturels, et cela continue encore aujourd’hui. Pour vous donner une idée, environ 0,028 % de la population de Loess possède des pouvoirs. C’est une tradition depuis vingt ans, d’ailleurs. A la naissance, trouver ceux qui sont « doués » et les emmener dans des centres spécialisés pour apprendre à manier leurs pouvoirs. Et pour les pouvoirs qui se manifestent avec l’âge, ils n’y échappent, pas : on doit aller se faire « dépister » tous les trois ans à l’hôpital le plus proche. Et les familles en profitent car elles se voient logées et nourries à vie. Et plus tard, nos petits bambins dotés de pouvoirs se voient bien arrangées car en plus de faire partie de « l’élite » de la nation, ils sont chargés du bon maintient de la société pour... l'argent.

J’aimerais tellement vous dire que ce n’est pas le cas des personnes que je considère comme mes parents. Il faut déjà savoir que ma mère faisait partie de « l’élite ». En effet, c’était une très grande scientifique qui faisait d’importantes découvertes dans le domaine biologique. Et mon père… Il a eu moins de chance. Il voulait se hisser en haut, mais il ne put réussir. Il n’était pas assez bon. Il n’était pas surdoué mais juste un grand bosseur, c’est tout ! Ce fut donc juste un employé d’un laboratoire générique faisant différents tests médicaux.

La rencontre entre ces deux personnes de mondes complètement différents se fit en se bousculant…. Non je déconne, vous inquiétez pas. Ma mère animait une conférence sur l’évolution des racines nerveuses aux sein de la moelle épinière. Pour le boulot, mon père se trouvait dans le public, au milieu de la salle. Son laboratoire devait proposer à ma créatrice un contrat pour le développement de médicaments à but lucratif, et peut-être qu’il pourrait avoir une promotion. Un truc à ne pas rater, donc. Évidemment, il eut la bonne idée d’aller la voir en face à face plutôt que lui envoyer un simple mail, préférant le contact humain aux simples mots tapés sur un clavier. Il l’interpella donc dans un couloir à la fin de la conférence, lui expliquant son projet. Ma créatrice, ayant un emploi du temps très pointilleux lui fixa une entrevue pour la semaine suivante.

Le jour donné, ils se retrouvèrent à un café plutôt chic. Mon père s’attendait à quelque chose de très long et ennuyant : mais à peine en cinq minutes, ma mère avait déjà accepté le contrat. Elle n’aimait pas les choses qui duraient trop longtemps. Ils n’étaient pas partis pour autant. Ma créatrice souhaitait connaître un peu mon père. Alors ils discutaient de tout et de rien. Et comble du hasard ou par magie du scénario, ils se trouvèrent beaucoup de points communs, et devinrent rapidement de bons amis. Ma mère voulait justement engager mon père dans sa boîte, et elle y parvint, après moult démarches administratives. Jusqu’à ce que le grand amour naisse entre eux deux.

Mes parents s’aimaient beaucoup. Et ils avaient un grand rêve : d’avoir une petite fille et de se marier. La seule ombre au tableau était l’infertilité de ma mère. Alors pendant des années, ils travaillèrent ensemble sur un projet secret : créer un humain de synthèse bien que cela soit interdit. Ils diront que c’est leur fille, et personne ne se posera de question supplémentaire, ma mère étant très respectée dans la communauté scientifique. Ce projet est très répandu dans le milieu : bien que créer un être humain artificiellement était interdit, beaucoup de personnes s’essayèrent, « pour la science ». Tous échouèrent. Même le plus grand chercheur, considéré comme l’homme le plus intelligent au monde, rata après huit années de travail. Et pourtant, mes parents n’abandonnèrent pas.

Ils n’hésitèrent pas une seule seconde. Ils entravèrent toutes les lois de la nature et de la science pour leur enfant. Et, par chance, après six années de dur labeur, ils parvinrent à créer un bébé, humain de ce qu’il y a le plus humain. Un coup de chance, non, d’après mes recherches, un bug dans la matrice de la vie. Ils lui donnèrent un nom très rare pour le coup. Llywen, signifiant « esprit ». Olcyn, le nom de famille de ma mère, veut dire quant à lui « don ».

Au début, c’est-à-dire les premiers jours, j’étais tout ce qui a de plus normale. Et puis au bout d’une semaine, je savais déjà me dresser sur mes deux pattes arrière. Et cela continua comme cela, ce qui fit qu’à deux ans, je savais déjà lire, compter, parler intelligiblement (du moins autant que mes cordes vocales me le permettaient). A six, je pouvais comprendre aisément tout le blabla des autres scientifiques, je les surpassais, même, et je venais de finir les cours que me donnaient mes parents. Seulement, je continuais mes études avec les autres humains, mais dans une école pour surdoués. Mais j'étais bien trop en avance sur eux. Je sautais des classes, beaucoup de classes. Au examens finaux, j'eus la note maximale. On disait juste de moi que j’étais une très bonne surdouée. Il y en avait deux-trois centaines, de très bons surdoués qui pourtant ne m’arrivaient pas à ma cheville. J’avais essayé, pourtant. Mes parents essayaient de trouver quelqu’un comme moi, en cachant bien sûr à tout le monde que j’étais une création artificielle.

Alors je n’avais aucun ami. Même les personnes que je considéraient comme mes parents ne me comprenaient plus. Parfaite, ils me voulaient. Imparfaite, inhumaine, unique, ils m'ont eue. Pourtant, je cours comme les autres, je parle comme les autres, j'ai une apparence humaine comme les autres. Quoique, mes yeux sont étranges aux dires des autres. Très tôt, je découvris que je ne grandirai et ne vieillirai plus après mes vingt ans.

Des très bons surdoués comme moi, ça finit dans l’élite, c’est sûr, comme ma mère. Mais je ne voulais pas. Déjà du haut des mes sept années, j’avais déjà un opinion sur beaucoup de choses, y compris sur le statut d’élite. Et je ne voulais pas y rentrer. Je ne les aimais pas. Je les trouvais hautains, méprisants, et imbus d’eux-mêmes et d’argent. Et c’était vers cet âge où je commençai à développer des capacités de télékinésie et de télépathie. Si on le découvrait, j’étais vraiment mal. Je le cachai à tout le monde. Et puis de toute façon, à neuf ans, on saura pour mes pouvoirs. Mais je pouvais toujours trouver un moyen de trafiquer leur système. Je n’avais pas envie de finir dans leurs centres de lavage de cerveau enfermée et conditionnée comme un outil.

La même année, ma mère mourut. Un cancer, dépisté trop tard, morte trop tôt, trois mois après le mariage de mes parents. La seule photo qui me reste d’elle vient du jour le plus heureux pour chaque être humain qualifié de « normal ». Ce fut un choc pour mon père, moins pour moi – je commençais à souffrir de mon inhumanité. Nous perdîmes alors tout. Le travail de mon père, notre chez-nous. Mon père nous relogea où il habitait avant, c’est-à-dire une pauvre baraque dans une zone fantôme. Et puis il avait plongé dans l'alcool et passait ses journées au bar du coin ou dans notre salon, une bouteille de whisky toujours à portée de sa main, se rabaissant sans cesse, ou criant à tort et à travers que tout était de ma faute, que si j’étais pas là, elle n’aurait jamais été exposée aux saloperies qui ont eu engendré son cancer.

Et de mon côté, cela n’allait pas super-super bien non plus. Je ressentais de moins en moins les sentiments. De moins en moins humaine, de plus en plus froide, asociale et insensible. Venais-je de perdre mon humanité pour obtenir une telle intelligence ? Je sentais un « vide » en moi. Tout me paraissait froid, dénaturé, vide. Tout me semblait être le néant.

Alors je ne m’entendais avec personne. Il n’y avait évidemment pas que ma personnalité qui « bloquait » dans le contact humain. Mon intelligence, évidemment. Tout me semblait prévisible. Les gens me semblaient ternes. Je comprenais tout d’eux ; mais malheureusement, personne n’arrivait à me comprendre. J’étais trop intelligente, pour tout le monde. Même les très bons surdoués qui croient avoir mon niveau ne comprennent aucun mot de ce que je leur dis quand nous parlons sciences et autres. Peut-être qu’on me prenait pour une folle. C’est vrai après tout, tous les génies sont fous.

Les années passèrent en ne s’arrangeant pas. Nous étions pauvres et avons du mal à survivre. L’alcoolisme de mon père n’aidait pas aux économies, et ne nous parlions pas plus que cela : c’est clair que se faire insulter de tous les noms n’aide pas. J’avais onze ans quand je fus engagée en tant qu’assistante dans un laboratoire de recherche, parce que j’étais la fille de ma « mère ». Il est vrai qu’avoir le nom des Olcyn quelque part doit aider la réputation, même quand la gamine est une sous-employée. Et puis j’étais plus là en tant que femme de ménage, j’avais onze piges et même surdouée, on me laisserait pas aider à la recherche. D’ailleurs, leur recherche portait sur une machine de téléportation. Un truc assez casse-gueule, donc. J’aurais bien voulu les aider, mais ils ne m’écoutaient pas beaucoup. Ce projet m’intéressait grandement, pourtant. Je savais comment je pouvais les aider, je savais comment faire. « Arrête de faire celle qui-sait-tout », qu’on me répondait. Alors on ne m’écoutait pas. Parce qu’apparemment, j’avais la grosse tête. Tout cela mêlé à un peu de jalousie, je suppose. Peut-être aussi parce que j’avais un meilleur avenir que des élites dans leur genre. Parce que je ne pensais pas comme tout le monde. Parce que je pouvais faire changer les choses.

La jalousie, c’est un sentiment très récurrent dans ma vie : on me connaissait et on m’enviait. C’est une caractéristique très humaine d’envier les autres. N’empêche que je n’aimais pas cela. Bon, après tout, qui ne déteste pas ici la jalousie, ici ?

Évidemment, cette fichue jalousie et cette avidité les aveuglèrent complètement : il y avait des failles dans leur machine. Des milliers de failles. Évidemment, je les avertissais, mais rien n’y faisait : c’est n’est pas surprenant de leur part, non plus. Leur machine, petit à petit, devenait dangereuse, pour beaucoup trop de personnes aux alentours, et voire même un état entier. Mais je ne pouvais rien n’y faire, et cette impuissance me gênait énormément.

Et puis vient le jour du test de la machine. Au début, c’est-à-dire les trente premières secondes, tout cela se passa bien. Et puis tout commença à se foutre en l’air. La machine « brûla », irradiant tout ce qui était sur son passage, y compris mes collègues de travail, morts. Mon immortalité me sauva. Je pus arrêter la machine avant qu’il ne soit trop tard.
Soir, journal de vingt heures. En gros titre : « Un laboratoire de recherche détruit, onze morts et une seule rescapée. »
Je n’aime pas me faire remarquer. C’est pour cela que j’ai tenu à garder mon anonymat. Il n’empêche tout de même que certains rigolos ont tenu à faire une enquête sur ma personne. Ils étaient malins, ceux-là. Ils se demandaient pourquoi moi avais-je survécu, et non comment j’ai réussi à arrêter la machine. Je me demande franchement s’ils se posent de bonnes questions, vraiment. Donc, à cause de ceux-là, mon anonymat n’était plus tant anonyme que cela, et tout le monde savait tout de ma vie « officielle ». Je n’aime pas ça. Alors j’ai décidé de me faire oublier.

Seulement, j’aurais dû arrêter leur machine plus tôt. Mais je ne l’ai pas fait. Je croyais pouvoir réaliser leur bordel, mais je ne savais pas comment le faire. C’est à ce moment-là que vint se manifester en moi une soif de savoir intarissable. Je voulais tout savoir. Je pouvais tout savoir. Je devais tout savoir. Pour éviter que cela ne recommence davantage sans que personne ne puisse l’arrêter.

Alors j’étudiais. Au début, je lisais tout ce qui était scientifique et qui me tombait sous la main. Je décidai ensuite de transformer la maison de mon père en gigantesque laboratoire. Je ne sortais quasiment plus dehors, si ce n’est que pour me réapprovisionner en matériaux de tous genres. Petit à petit, je découvrais de plus en plus de choses, et il y a eu un moment où je savais tout. Littéralement tout. Je sais pas moi, par exemple la réponse à la vie, l’univers et tout le reste ? Oui, parce que ça, je le sais. Cependant, je garde mon savoir pour moi. Ce n’est pas par pur égoïsme ou quelque chose dans le genre, il faut juste se rappeler que je sais tout. Et tout savoir, entre les mains de personnes dites « normales » comme vous, c’est dangereux.

Plus le temps passait, plus je devenais inhumaine. Et puis vint le moment où mon propre corps n’arrivait plus à supporter mon intelligence. Au début, ce n’étaient que des maux de tête qui s’en allaient quelques heures plus tard. Et puis petit à petit mon état s’est dégradé, jusqu’à avoir des migraines incessantes, m’empêchant de me concentrer sur quelque chose trop longtemps. Mon corps, lui aussi, se dégradait. Chaque geste que je faisais devenait un véritable effort, et je devais vraiment réfléchir au prochain mouvement que je souhaitais réaliser. Et puis je n’avais plus d’appétit. Je ne ressentais plus le besoin de me nourrir. Je n’en risquais pas d’en mourir, mais disons que mes capacités cognitives allaient en prendre un coup si je décidais à prendre un jeûne à durée illimitée. Alors je me forçais à me nourrir. Mais le destin semblait s’acharner sur moi : je régurgitais la moitié de ce que j’avalais. Comme je l’ai déjà dit auparavant, mon corps se fatiguait : et je devais dormir de plus en plus longtemps, sans échapper à de nombreuses insomnies. Au final, je dormais environ 22 heures chaque jour. Donc le temps passer à chercher en était considérablement réduit, mais je m’arrangeais toujours pour maximiser mon temps quand j’étais éveillée, ce qui fait qu’un jour, au final, je n’eus plus rien à apprendre car je savais tout. Et par extension, je savais également ce qui déconnait chez moi. C’est tout simple : mon corps me rejetait.

C’est un peu compliqué à expliquer, donc je vais me contenter de simplifier cela au maximum : mon corps n’arrivait plus à suivre mon cerveau, bien trop performant pour lui, car j’entravais toutes les lois de la nature et des sciences, et m’en punissait. J’étais devenue un fardeau pour moi-même. Dans cet état-là, je ne servais à rien. Tout cela m’était invivable. Je n’en pouvais plus. Je ne vivais pas, je traînais mon corps derrière moi et tentais de survivre. Et autant vous dire tout de suite que je n’aimais guère cela.

Vu que mes capacités intellectuelles avaient augmenté, mes pouvoirs aussi. J’aurais pu le faire avec une machine : mais l’idée d’en construire une allait prendre pas mal de temps et de ressources. Et je me dégradais de plus en plus. Je n’arrivais presque plus à bouger, et souffrais de violentes toux qui m’arrachaient la gorge à chaque expiration, jusqu’à cracher de belles grosses gouttes de sang. Et mon instinct animal, pas tout à fait disparu, avait peur de mourir et me criait de faire quelque chose avant que nous devenions un légume. Avions que nous devenons incapable de faire quoi que ce soit. Avant de subir une mort spécialement faite pour nous.

C’était un mardi. J’aime beaucoup ce jour-là, d’ailleurs. J’avais 14 ans. Les autres de mon âge sont encore au bahut. Il y avait le fils de mon « oncle » qui avait le même âge que moi. Je ne sais rien de mon cousin, juste qu’il a existé à un moment donné. Donc, revenons à nos moutons. J’avais 14 ans. Un mardi soir d’août. J’activais mes pouvoirs, et m’effondrai sur mon lit.

C’était seulement à midi que je me réveillai le lendemain. Et puis je la sentis. Je la sentis, cette délivrance, cette liberté. J’avais réussi à limiter mes capacités intellectuelles à 5 %. Il a fallu un temps, avant de prendre une vie « saine ». Dormir plus que huit heures chaque jour. Retrouver l’appétit, ce genre de choses. Pouvoir enfin sortir dehors. Evidemment, cela ne s’est pas fait instantanément : il a fallu un certain temps - environ deux semaines - à ce que mon corps remarche correctement. Au début, cette histoire de 5 % était provisoire pour que je puisse entamer des recherches sans être dérangée pour régler mon problème une fois sur toutes. Et puis finalement, j’ai décidé de le garder comme ça. Pourquoi ?

Je dirais déjà parce que ressentir de nouveau des sentiments était quelque chose qui me semblait fort agréable. Bien sûr, je n’avais pas les mêmes émotions que les autres personnes, mais disons que le « vide » en moi semblait être comblé. C’est dur à décrire, comme sensation. Mais je me sentais mieux. Je me sentais être moi-même accessoirement. C’est d’ailleurs lors de cette période que je me rendis compte que finalement, j’étais quelqu’un. J’avais une personnalité. Aller de l’avant, et arrêter de stagner sur les choses.

Je pus donc renouer des liens avec les personnes autour de moi. Déjà, avec mon « père ». Je l’aidais, dans sa vie. Je parvins à le sortir de son alcoolisme. Nous nous entendîmes mieux. Bien mieux qu’auparavant, d’ailleurs. Mais il restait tout de même une ombre à ce tableau : je n’aimais pas le monde dans lequel j’étais. Je voulais tout recommencer de zéro. Ce monde-là ne me convenait pas. Parce qu’un jour ils viendront me choper et me mettre dans un de leurs centres. Je n’avais pas envie de fuir ce genre de vie. Juste d’aller ailleurs.

Ailleurs, pour moi, cela signifiait « une autre univers ». Un autre univers, si possible très proche du mien pour une histoire évidente de confort, mais avec des gens différents. Un univers où je pourrais refaire ma vie, partir sur un autre pied. Ne plus me soucier de mon passé et de ce que veut m’imposer le système de Loess.

Je développai rapidement un moyen de changer d’univers, d’arriver dans votre monde. Un petit dispositif, qui s’apparente à une montre et qui remplit son rôle de montre, justement. Pas parce que je veux le cacher (un peu quand même) mais c’est surtout parce que j’aime bien savoir l’heure. Je n’ai pas eu besoin de mes 100 % pour la fabriquer : en vrai, c’est simple. Tiens, justement, parlons-en un peu, de ces 5 %. Ce qu’il y a de « bien » avec ma limite, c’est que j’ai remarqué que je vis très bien ma vie en restant moi-même en dessous des 1 %. Cependant, mon intelligence grandit toujours donc, mes 5 % aussi (proportionnalité, ce genre de choses voyez-vous).

Donc, quelques mois plus tard, quatre jours après mon « anniversaire » - ce serait plus logique de dire ma création - le 10 Octobre, à mes 15 ans, j’arrivais dans votre monde, c’est-à-dire dans le monde d’Academy. Il y avait pas mal de choses différentes au niveau de l’histoire, des systèmes politiques, et de la culture, même si cela me semble bien logique. Les personnes qui avaient des pouvoirs magiques étaient « libres » pour ainsi dire.

Évidemment, je dus partir de rien en arrivant dans votre monde : vu mon jeune âge, je me retrouvai rapidement dans plusieurs orphelinats de différents pays. J’essayais de visiter vos pays autant que je le pouvais : parce que vous me fasciniez, en quelque sorte. Les différences entre nos deux mondes, je ne les connais pas ; alors ma soif de savoir a pris vite le dessus.

Honnêtement, ces orphelinats n’étaient vraiment pas spéciaux ; il n’y avait personne qui me correspondait vraiment ou avec laquelle je pouvais m’entendre parfaitement. Je les trouvais d’un banal terrifiants, ces gens. Comme ceux de mon univers. Je suis trop différente d’eux pour que cela aille. Et puis je l’ai rencontré.

C’était le cinquième orphelinat que je fréquentais, situé non loin de Dijon. Je venais d’arriver, c’était un jour pluvieux d’avril. On m’emmena voir le directeur pour qu’il m’explique l’organisation de l’orphelinat où je venais de mettre les pieds. Ensuite, le plus innocemment possible, il me demanda d’où je venais. Je ne dis pas la stricte vérité lorsqu’on me pose cette question ; disons plutôt que je manipule ladite vérité afin que l’on n’éveille aucun soupçon sur moi – je n’ai pas spécialement envie qu’on sache tout de mes capacités et de mon monde d’origine alors que je ne connais pas la personne à laquelle j’ai affaire.

Le directeur n’avait pas une franche envie de me faire la visite de l’établissement – il avait d’autres chats à fouetter, et puis je suis juste une orpheline banale pour lui, alors inutile de perdre son perdre son temps pour une visite. Il relégua donc ce sale boulot à un autre gamin de l’orphelinat, un grand blond aux yeux dorés. Ce dernier se fit un plaisir de me faire la visite. Et puis il était très sympathique. Justement, je le trouvais bien trop gentil. Au premier coup d’oeil, au premier regard dans les yeux, je savais que quelque chose n’allait pas chez lui. C’était ça. Cette gentillesse n’était pas naturelle, mais se rapprochait beaucoup de l’originale. C’est donc pour cela que personne n’émit aucun soupçon sur lui, à part moi. C’est vrai, après tout : il semblait être un mec très sympa, quoique un peu maladroit et timide. Mais je le trouvais trop lisse, trop parfait dans sa façon d’être. Mais il était malin. Il savait comment faire. Comment se comporter. Comment manipuler les personnes. Il n’y a rien à dire, Itsuki Kusame, tu es un très bon manipulateur.

Je l’observai faire. Il nourrissait chez moi une certaine fascination. Son personnage me fascinait, et m’irritait de la même manière. En aucun cas je l’admirais pour sa technique. Et puis le fait que je sache qu’il joue la comédie me force à savoir ce qu’il est réellement.

C’est pour cela qu’au bout de deux semaines d’observations, je lui parlai enfin. Évidemment, au début, il commençait à jouer la comédie. Après tout, je l’avais simplement interpellé. Ensuite, j’abordai la conversation avec lui – il était obligé de me répondre, par son « caractère » sympathique et sociable – et nous parlâmes de tout et de rien, comme si de rien n’était. Il m’invita sur un banc – je l’intéressais, enfin, j’avais réussi à l’intéresser – et j’acceptai sa proposition. Petit à petit, je menai la discussion, jusqu’à lui demander des détails sur sa vie, après lui avoir menti sur la mienne. Il me récita son mensonge par coeur - il n’y avait rien à dire, cela se tenait et était plutôt cohérent. Mais peu à peu, mes questions devinrent de plus en plus pointues. J’aimais jouer avec les joueurs. Je parvins avec une certaine habileté à le mettre dans ses derniers retranchements ; je l’avais piégé. J’avais l’ascendant sur lui ; il fut le premier à se dévoiler. Nos masques tombèrent, la vérité vint.

C’est assez dingue mais : nous devînmes pour ainsi dire « complices ». L’un connaissait l’autre. Je savais qui il était ; et il en était de même pour lui avec ma personne. Je n’aime pas dire que nous nous entendîmes bien, mais c’était le cas. On s’amusait bien, ensemble, quand on ne se foutait pas sur la gueule pour cause de différences d’opinion. Parce que je voulais qu’il arrête de manipuler les personnes à mauvais escient, et lui, de son côté, il voulait continuer. Je voulais lui faire entendre raison, lui était sourd à mes dires : je ne m’appelais pas Tsukiko Aoyama. Ces différends mis à part, nous nous entendons comme de très bons amis. Meilleurs amis, peut-être bien, ouais.

A l’heure où j’écris ces mots, il eut peut-être une période où j’avais peut-être un faible pour lui, et inversement. Mais nos sentiments pour l’autre moururent peu à peu au fil du temps et de nos fameuses engueulades. Et puis de toute façon, cela n’aurait jamais été possible entre nous deux : nous étions à l’antipode l’un de l’autre, nous nous complétons, certes, mais pas dans le « bon » sens.

Petit à petit, on se faisait chier dans cet orphelinat. Les gens ici étaient trop banals pour nous. C’était franchement ennuyant de stagner au même endroit avec les mêmes personnes vides. C’est donc pour cela que six mois après notre fameuse rencontre, nous nous évadâmes, avec trois autres personnes. Et c’est là d’ailleurs où nos chemins se séparèrent. Itsuki, lui, avait décidé de se venger des Anaëls, peuple qui avait envahi un pays anciennement nommé la Suisse, la région qui l’aurait vu grandir. Moi, je voulais faire un tour en Italie – j’avais fait déjà l’Angleterre et la France.

Au fur et à mesure de mes explorations, on me parla d’une école dénommée Academy of Dead Roses. Un lieu qui accueillerait toutes sortes de personnes aux pouvoirs magiques, quel que soit l’endroit d’où elles viennent, mais qui resterait tout de même très secrète, étant localisée dans le territoire des Anaëls. Tout cela m’intriguait furieusement. J’avais envie d’aller voir. J’étais curieuse de cet endroit. Au bout de quelques temps, je décidai finalement à m’y inscrire, à l’âge de 16 ans.

Je venais d’arriver à Academy. Une propriété assez immense, avec des architectures datant du début du XXIIème siècle. Assez classe. Je visitai l’établissement principal seule – le reste attendra – avant de me diriger vers ma chambre, histoire de caser quelque part mes affaires. C’est là où je fis connaissance d’une camarade de chambre Amelia Dunn, qui deviendra très rapidement une amie. Amy, comme j’aime l’appeler, c’est une jolie rousse – la première que je croisai depuis mon arrivée sur Terre – très sympathique.

Le courant passa très rapidement entre nous deux. Après une péripétie des plus palpitantes (genre un frelon qui vient nous attaquer, du pur chef d’œuvre je vous dis) nous décidâmes de descendre au rez-de-chaussée pour aller manger. C’est là d’ailleurs où je fis la rencontre de deux autres personnes, Elwood (le méchant Ellie ou ElBois, c’est comme vous voulez) et Arthur (j’ai pas trouvé de surnom) qui devinrent eux aussi nos amis. Nous allâmes discuter dehors de tout et de rien, mais surtout de tout ce qui se tramaît à Academy. C’est ainsi que, dès le jour de mon arrivée, j’étais au courant de ce qui se passait, c’est-à-dire le fait que cet établissement sert à enrôler des jeunes gamins possédant des pouvoirs dans l’armée des Anaëls, afin d’y éliminer tous les Terriens. La création des Invisibles, un groupe de résistance à l’intérieur même d’Academy. Le fait que tous les quatre mois, quatre élèves sont tirés au sort pour aller se battre dans une arène, avec deux gagnants et deux perdants à chaque fois. Ceux qui perdent… En théorie, ils font des travaux d’intérêt général. En pratique, ils sont torturés, et Amy en a été victime. Le règne de la terreur. Amy fondit en larmes, je la réconfortai autant que je le pouvais. Nous passâmes le reste de notre temps à faire des théories sur ces extraterrestres, avant d’aller dîner.

C’est dégueulasse, tout de même. Une menace pose sur la Terre entière, nous pouvons ou non y remédier, et nous préférons nous comporter comme des élèves normaux. Je n’aime pas cette normalité-là. Cela me frustrait de rester à ne rien faire. C’est ainsi que j’ai connu Alice Liddel.

J’allais dans la salle commune dans la tour. Quelqu’un était déjà là, sur un fauteuil. Ladite Alice, donc. Nous fîmes connaissance. Et puis nous parlâmes rapidement de sujets, plus ou moins graves. Alice, je l’aime bien. Disons que nous ne sommes pas les meilleures amies du monde, loin de là, mais je dirais plus qu’il s’agit d’une bonne connaissance. Du moins avec elle, j’ai discuté de savoir comment on pouvait rendre ce monde meilleur. J’appris ainsi qu’elle était la princesse d’une autre planète, nommée Vailin. Elle m’expliqua le plan qu’elle avait mis en place avec les Invisibles pour se sortir du bordel monstre du scénario. Cependant, je réfutai rapidement ce qu’elle proposait, et ensemble, nous essayâmes de trouver une autre solution, parce qu’il y a toujours une autre solution. C’est ainsi que j’appris qu’elle était chez Invisibles, et qu’elle me permit de les rejoindre, eux. Afin que je ne reste plus là, à fulminer dans mon coin, sans pouvoir s’organiser pour faire quelque chose. Mais avec les Invisibles, je peux.

Je vivais donc ma vie à Academy of Dead Roses. Et puis un jour, le Premier Septembre 2196, Arthur fut nominé. Naturellement, je m’inquiétais un peu pour lui. Et puis on appela le nom d’Itsuki Kusame. C’était lui. J’aurais bien voulu croire que c’était quelqu’un d’autre qui possédait le même nom que lui, mais je savais très bien que ce n’était pas le cas. Je savais que c’était lui. Il m’aperçut, et, en un regard, tout était dit. Ils gagnèrent le combat. Il avait compris qu’Arthur était un de mes amis. Il avait sauvé Arthur, parce qu’il était un de mes amis. Malgré cet échange de regard, personne ne remarqua notre affiliation. Tant mieux. Je n’avais pas envie de rentrer dans le jeu d’Itsuki.

Deux semaines plus tard, nous nous retrouvâmes dans la salle de DOCE. Ces retrouvailles… Eh bien, je n’ai pas les mots pour les décrire, à vrai dire. C’est un peu comme si nous nous étions jamais quittés mais qu’en même temps cela faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu. On s’est donné des nouvelles l’un de l’autre, et le train-train de l’orphelinat fit son grand retour. Nous nous revoyons, quand nous le pouvions, à l’abri des regards. Nous reprîmes nos engueulades habituelles. Itsuki n’avait pas changé, toujours le même, toujours à manipuler les gens, et il se faisait toujours aussi chier. Mais le temps était passé, et je le considérais à présent comme mon « Meilleur ami ».

Les semaines, voire les quelques mois suivants se passèrent sans encombre. J’étais à la fois avec Amy, Elwood et Arthur mais aussi avec Itsuki. J’avais eu une nouvelle camarade de chambre, Ielena, qui, elle était en bons termes avec Itsuki, du moins avec sa version Gary-Stu. Je me fis nominer pour le Premier Janvier 2197, mais je gagnai le combat assez facilement. Parce que je n’avais rien fait, tout simplement. J’avais refusé de me battre et Ielena a combattu les deux autres combattants pour moi.

Un jour de Février, je me baladais au hasard dans un des nombreux couloirs de l’établissement, plus exactement celui du deuxième étage avec l’administration. J’aperçus un mec aux cheveux roses/rouges et aux yeux vairons couleur de la chevelure à droite et doré à gauche -ce qui me faisait penser à Yukionna, une des mes camarades de chambre – s’approcher de moi et me saluer. Je sentis un vague sentiment de déjà-vu. Je lui répondis parce que je suis quelqu’un de sociable et de polie, et j’appris ainsi son nom. Kaoru. Nous fîmes un peu connaissance avant que d’autres élèves arrivèrent. Une fille qui se prénommait Aya et des jumelles, Miia et Eeva. Je décidai de guider le petit groupe à travers l’établissement. Honnêtement, ces autres filles de m’intéressaient pas. Mais Kaoru si. Il me rappelait quelqu’un. Et puis, avec lui, je pouvais parler des extra-terrestres et de leurs techniques peu orthodoxes. Je m’entendais bien avec lui. Jusqu’à ce que je percutai. Il me rappelait Itsuki. On aurait dit un clone d’Itsuki. Il avait fait une allusion à Itsuki. Ils se connaissaient, j’en étais sûre. Je ne me trompais jamais. Il m’intéressait, lui aussi. Peut-être même plus qu’Itsuki.

L’autre fois où nous nous rencontrâmes, trois jours plus tard, nous étions totalement seuls, dans la salle de musique. Je m’amusais avec les instruments – surtout avec la batterie – quand il débarqua. Après les salutations, Kaoru enraya directement sur la question d’Itsuki. Ils se connaissaient. Ils étaient ensemble, dans leur centre de test. Légère ombre au tableau : je savais déjà tout de sa vie, il ne connaissait rien de la mienne. J’imaginais facilement à quel point cela pouvait le frustrer. Je décidai de combler ce vide entre nous deux en l’emmener voir mon passé : un jour précis dans ma vie, qui pouvait résumer à lui seul une grande partie de mon existence. Un jour, où je me sentais vraiment mal, où j’eus une discussion avec mon « père ». C’est vrai que c’est assez spécial comme façon d’expliquer ma vie, mais ce flashback interactif a été fort amusant. Et puis je m’entendais bien avec Kaoru. Il ressemblait, certes, beaucoup à Itsuki, mais il y avait quelque chose en lui qui me plaisait bien. J’aimais bien passer du temps avec lui.

Après ce retoour vers le futur, nous parlâmes un peu de tout et de rien, jusqu’à organiser une rencontre sportive entre Itsuki, Kaoru, Koniro – un camarade de chambre des deux derniers – et moi-même. Quelques mois plus tard, le jour J arriva enfin. Nous fîmes donc du basket, et j’eus comme partenaire Kaoru. Un setting donc assez déséquilibré à la base, tout de même. Mais grâce à mes stratégies et au talent de Kaoru, nous emportâmes le match, certes, de peu, mais cela restait une victoire tout de même, surtout face à Itsuki, très mauvais joueur. Fatigués comme pas possible, nous décidâmes de ne rien faire pour le reste de la journée. Alors que nos adversaires nous quittèrent pour des raisons diverses et variées, je restai donc seule avec Kaoru, et décidâmes d’aller se poser quelque part dans le parc. Nous eûmes donc une discussion sur des thèmes variés

INSÉRER RÉSUMÉ LET’S PLAY ICI

La libération d’Academy of Dead Roses. Les élèves contre les Anaëls. La Terre contre sa destruction.

Nous avions décidé de révéler tout le complot autour de l’école au autres pays. Pour que tout le monde sache, pour que cela ne se reproduise plus jamais. Et puis ce fut la fin d’Academy, tout bonnement.

Et maintenant, qu’allais-je faire ?
J’avais Kaoru, certes.
Il y avait aussi Itsuki et Tsukiko, Koniro et son célibat, et le petit frère de ce dernier, Aoi. Nous restâmes ensemble un moment. Pour essayer de trouver des repères, pour pas que le monde extérieur tente de nous séparer. On construisit sur un nouveau village à l’emplacement même d’Academy. Hope Village.

Quant à moi, je voulais rentrer chez moi. C’est pas que j’avais le mal du pays, non. Mais le drame d’Academy m’a ramenée à me questionner sur la condition actuelle de mon monde. Pour Academy, on est parvenus à faire tomber les Anaëls parce qu’on le voulait. Un jour, je changerai mon monde, mais pas tout de suite. Profitons du fait qu’ils soient encore là, eux.

Kaoru me suivit dans ma démarche. Lui, il voulait faire prof de mathématiques. Ça tombait bien, je lui informais justement que les sciences étaient plus développées chez moi. Quant à moi, je voulais faire prof d’informatique. Je finis mes études assez rapidement – pour Kaoru, il lui fallut plus de temps, mais c’est normal. Finalement, nous rentrâmes, 10 ans plus tard, à Hope Village.

Moi, de mon côté, j’avais deux emplois. Déjà mon boulot de prof d’informatique : étant une option, j’avais moins de cours que mes collègues ce qui me permettait de pouvoir faire autre chose à côté : c’est ainsi que naquit ma collaboration avec la nouvelle refonte du CERN, avec qui je travaillais sur certaines choses. Pourquoi ? Le principe de savoir des choses, tout de même, c’est de pouvoir partager ce qu’on sait. Alors je les aide, du moins je les guide sur le bon chemin de leurs expériences. Un peu comme un prof et ses élèves en TP de Physique-Chimie, en fait.

Je fus donc engagée en tant que prof d’informatique à White Roses Academy et Kaoru en tant que prof de mathématiques, comme prévu.


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You need hundred, I need five.
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