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« It’s hard to forget someone who gave you so much to remember. »
Kaoru Tsukasa
Prof' de Mathématiques
Kaoru Tsukasa

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3

Points de rp' :

16

Date d'inscription :

24/06/2016

Age :

35

Pseudonyme :

Eerie Ange's & Yukionna

Avatar :

Akashi Seijuurou de Kuroko no Basuke
MessageSujet: « It’s hard to forget someone who gave you so much to remember. »   « It’s hard to forget someone who gave you so much to remember. » EmptyVen 24 Juin - 18:08



Kaoru Tsukasa


Informations générales

Mon nom est Kaoru Tsukasa. J'ai actuellement 27 ans, étant donné que j'ai été créé le 20 décembre 2180. Je suis un demi-Anaël demi-Humain ; mes pouvoirs sont donc voir le futur, arrêter le temps, voyager dans le temps . Je suis le Professeur de Maths & Prof Principal Diamonds et j'habite dans une maison au Quartier Est, avec ma petite-amie Llywen. Mon avatar, c'est Akashi Seijuurou de Kuroko No Basket.



Physique

Kaoru n’est pas si grand que ça.
Il fait un mètre soixante-quinze. Bon, je vous entends déjà venir, les petits d’un mètre soixante qui s’énervent parce que vous aimeriez bien faire un mètre soixante-quinze aussi. Mais déjà, prenez en compte le fait que ses deux amis font plus d’un mètre quatre-vingt-dix et que sa petite amie fait un mètre soixante-seize, et ajoutez à ça sa passion pour le basket.
Tout de suite, c’est un peu plus désagréable, cette taille-là.
Il est pas mal musclé, quand même.
Ce n’est pas un gros tas de muscles non plus. On est pas dans JoJo, ici, quand même ! Plus sérieusement, il est bien foutu et il a des capacités physiques qui vont de pair sans avoir un physique de bodybuilder.
Sa peau est assez pâle. Elle est loin d’être aussi blanche que celle des Anaëls « normaux », mais reste quand même très claire. Caractéristique génétique ou conséquence du manque d’exposition au soleil de son enfance ?
D’un point de vue vestimentaire, Kaoru est loin d’être un excentrique. La plupart du temps, vous le verrez en jean et chemise  –  il faut bien avouer que c’est terriblement sexy, comme tenue  –  mais vous pourrez aussi le voir porter des pantalons d’un style plus « costard » quand il le faut. Quant aux T-shirts… Quand il fait du sport, et c’est essentiellement tout.
Ses cheveux sont roses.
Ce n’est pas la couleur de cheveux la plus virile au monde, dit comme ça, je vous l’accorde. Et même à voir, parfois, ça peut faire un peu bizarre. Mais c’est un rose plutôt joli, quand même, non ?
Kaoru aussi les trouve bizarres. Tout ça parce que personne d’autre que lui n’avait les cheveux roses et qu’il supposait, du coup, que c’était une de ses nombreuses étrangetés.
Ses yeux aussi, ils sont bizarres.
Le gauche est jaune, le droit est rose.
Il a mis du temps à accepter cette différence. Le concept d’ « hétérochromie », il l’a découvert assez tard. Une fois qu’il savait qu’avoir les yeux de deux couleurs différentes pouvait être normal, il a arrêté de les détester.
Certes, le rose et le jaune n’étaient toujours pas des couleurs normales pour les yeux. Mais il trouvait qu’ils rendaient bien, malgré leur étrangeté.
Ce qu’il n’aimait vraiment pas, dans ses yeux, c’était ses pupilles. Des pupilles qui étaient loin d’être aussi rondes que celles des autres humains, et qui rappelaient celles d’un chat.
Les traits de son visage, il n’y a pas grand-chose à dire dessus. Tout est à sa place, dans des proportions raisonnables.
Malgré tout, il fait très jeune. On ne lui donne pas vingt-sept ans.



Caractère

Kaoru devine les réactions de la majorité des gens. Il sait ce que vous allez faire, ce que vous allez dire, ce que vous allez penser. Tout ça parce qu’une grande partie des gens a une manière assez similaire de réagir.
Il n’aime pas cette facilité à tout deviner ainsi. A cause d’elle, il n’arrive pas à apprécier l’idée de fréquenter, de près ou de loin, quelqu’un qu’il comprend aussi facilement. Parce qu’il prévoit toujours la suite de la discussion, des phrases et des phrases à l’avance. Il sait quoi dire pour les faire réagir comme il veut.
Ça l’amuse, parfois. Ça lui donne une sensation de toute-puissance sur les personnes autour de lui, qui lui plaît. Ses pions. Il sait comment les manipuler et les pousser à faire ce qu’il veut.
Échec et mat.
A cause de ça, les seules personnes qu’il parvient à considérer comme ses amis sont ceux qu’il ne comprend pas. Un amour absolu de l’inconnu, de l’incompréhensible et du mystérieux. Un amour absolu de ce qu’il y a de plus humain.
Ses amis.
Il n’y a rien qui importe plus au monde que ses quelques proches. Il retournerait ciel et terre, détruirait et tuerait pour ceux qu’il aime. On ne lui a pas donné de principes moraux pour l’arrêter, alors il est prêt à tout.
Prêt à tout en toutes circonstances. Quand il a un objectif à atteindre, il ne laisse rien l’arrêter, à part peut-être la volonté de ceux à qui il tient.
Il hait la défaite.
Pas systématiquement, toutefois. Pour un jeu ou un sport avec des amis, il l’accepte sans rechigner. Mais il déteste se sentir inférieur à d’autres, par exemple sur un plan scolaire. Se voir attribuer la note maximale lui plaît et le satisfait. Il aime être le meilleur.
Toutefois, ce à quoi il aspire est une vie normale, pas une vie où il régnerait sur le monde. Se savoir doué lui suffit pleinement.

Il n’est pas quelqu’un de tactile. Il n’aime pas les contacts physiques, préférant de loin les mots aux gestes.
Il n’est pas violent de nature, même s’il est capable de l’être si nécessaire. Il préférera choisir les mots qui détruiront l’âme de quelqu’un plutôt que juste détruire son corps.
Il aime voir ceux qu’il déteste souffrir. Juste ceux qu’il déteste, évidemment. Il n’est pas quelqu’un de vraiment sadique, il s’agit plus de vengeance qu’autre chose.
Même s’il peut avoir l’air froid au premier abord, Kaoru est quelqu’un qui parle volontiers, bien qu’il déteste les conversations banales et inutiles.
Il supporte très bien la solitude  –  il y est après tout habitué depuis l’enfance  –  et la préfère à la compagnie de nombreuses personnes qu’il trouve ennuyeuses. Oh, bien sûr, la solitude ne vaudra jamais la compagnie d’un ami, mais elle n’est pas si terrible…

Il est quelqu’un de calme, capable de garder son sang-froid dans toutes les situations, ou presque.
Il est quelqu’un d’actif.
Il n’en a pas tant l’air que ça. Parfois, il ne fait physiquement rien, alors les gens supposent qu’il ne fait rien du tout.
Mais il réfléchit toujours.
A chaque heure du jour ou de la nuit, son cerveau est en marche, parfaitement opérationnel.
Il ne dort presque pas. Il ne comprend pas vraiment pourquoi, mais il dort à peine, et jamais pleinement, mais tout va très bien.
Ne pas comprendre, il déteste ça. En tant que bon scientifique, tout a une logique à ses yeux  –  à part certaines personnes, mais c’est un problème différent. Il a besoin de comprendre la logique des choses, de savoir comment tout fonctionne.



Histoire

Cinquante-sept. Cinquante-huit. Cinquante-neuf. Soixante. Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq.
Il comptait, allongé sous ses couvertures.
Il comptait les secondes jusqu’à ce qu’on vienne le réveiller.
Dix. Onze. Douze. Treize.
Il ne dormait pas pas. Il ne dormait jamais. Il attendait.
Dix-sept. Dix-huit. Dix-neuf. Vingt. Vingt-et-un.
Il ne pouvait rien faire d’autre dans cette cellule nue.
Il était seul.
Vingt-six. Vingt-sept. Vingt-huit. Vingt-neuf.
Les secondes passaient. Il attendait, immobile.
Il savait quand on viendrait le chercher.
Il savait que ses gardiens seraient ponctuels. Comme chaque jour depuis des années.
Trente-six. Trente-sept. Trente-huit. Trente-neuf. Quarante. Quarante-et-un. Quarante-deux.
Dans une poignée de secondes, ils arriveraient.
Dans une poignée de secondes, une nouvelle journée comme les autres commencerait.
Quarante-sept. Quarante-huit. Quarante-neuf. Cinquante.
Il sourit. Comme les autres ? Pas tout à fait.
Aujourd’hui, c’était le jour du bain. Pouvoir se laver après une semaine, il appréciait ça.
Cinquante-six. Cinquante-sept. Cinquante-huit. Cinquante-neuf. Soix…

❝ ▬ Debout. ❞

Une voix sèche et dure, la même voix que chaque matin. Il se leva, obéissant.

~~~~~~

Il s’ennuyait. Il avait fait tout ce qu’on lui avait dit de faire aujourd’hui. Mais maintenant, il n’avait plus rien à faire alors il s’ennuyait.
C’était le problème du soir. Il n’avait jamais plus rien à faire, mais il n’était pas censé s’endormir pour l’instant. Pourquoi, il ne le savait pas. S’il avait pu dormir directement après avoir mangé, il aurait adoré. Mais ils ne voulaient pas.
En attendant, il jouait avec ses cheveux. Ils étaient roses et mal coupés, ils lui tombaient devant les yeux. Il ne les aimait pas beaucoup. Aucun des adultes n’avait de cheveux roses comme lui, et personne n’avait de cheveux roses dans les livres qu’il lisait.
C’était comme ses yeux. Ils étaient bizarres. Il y en avait un rose et un doré. Ils n’étaient pas normaux. En plus de ça, ses pupilles lui donnaient souvent l’air d’un animal  –  un chat, peut-être.

La porte s’ouvrit. Il se retourna, revenant en position assise face à l’entrée, faisant ainsi face au nouvel arrivant.

❝ ▬ Viens. ❞

Le même homme que tous les matins, avec la même voix. Ce même ton agressif qu’il ne pouvait apprécier.
Mais toujours, il obéissait. Pas par peur. Il obéissait car il n’y avait rien d’autre à faire, à part croire en quelques rêves irréels. Pourquoi lutterait-il ?

L’homme l’emmena jusqu’à une salle qu’il n’avait jamais vue, qu’il ne connaissait pas. Là-bas, il y avait d’autres personnes. D’autres enfants, comme lui, accompagnés par d’autres adultes, comme l’homme à la voix.

Dans ces enfants  –  une vingtaine, probablement  –  , il n’y en avait pas deux pareils. Des blonds, des bruns, des roux, des filles, des garçons, des petits, des grands, des peaux foncées et des peaux claires. Il était un peu surpris. Toutes les personnes qu’il avait vues jusque-là se ressemblaient. La même peau pâle, les mêmes cheveux noirs, le même air effrayant sur leur visage. Il n’avait jamais vu autant de personnes différentes autour de lui. Il savait que les gens étaient censés être différents, tous les livres le disaient. Mais il ne savait jamais s’il fallait croire les livres, comme il n’avait jamais eu l’occasion de vérifier ce qu’ils disaient de ses propres yeux.

L’homme le faisait avancer, le forçant à rejoindre le groupe d’enfants. Il s’assit entre deux autres, un rouquin qui lui sourit gentiment quand il arriva et une fille à la peau mate et aux beaux cheveux noirs qui paraissait au bord des larmes. Il remarqua au passage qu’ils étaient vêtus de la même chemise de nuit usée que lui.

Les adultes partirent les uns après les autres. Bientôt, il n’y eut plus que les enfants dans la pièce. Pourtant, le même silence pesant régnait toujours. De temps en temps, quelqu’un lâchait un sanglot, brisant le silence. Il ne comprenait pas pourquoi ils pleuraient. Tout était normal pour lui, sauf ces personnes qui l’entouraient. Il était heureux. Il n’était plus seul.

Un adulte arriva finalement. Une femme qu’il n’aimait pas. Elle se comportait toujours comme si elle était gentille mais elle lui faisait mal, souvent. Elle lui faisait un peu peur.

❝ ▬ Bonjour les enfants ! A partir d’aujourd’hui, on va vivre ensemble, alors entendons-nous bien, d’accord ? ❞

Personne ne lui répondit. Mais ce n’était pas comme si elle s’attendait à une réponse. Elle laissa un temps passer, lançant au passage un regard noir à un enfant derrière  –  peut-être celui qui sanglotait depuis tout à l’heure.

❝ ▬ Sinon, ce qu’on va faire, c’est qu’on va vous donner des noms ! Ça sera plus simple, on pourra vous désigner plus facilement, comme ça. D’accord ? ❞

Personne ne tenta de répondre, encore. Elle sourit. Il savait que, quand elle souriait, il ne fallait surtout pas essayer de répondre. Sinon, elle leur ferait encore plus mal.

Elle commença à avancer vers les enfants. Le premier qu’elle désigna est une fillette aux cheveux bleus bouclés qui levait ses grands yeux effrayés vers elle. Elle lui dit « Un » puis alla voir son voisin, un petit garçon tout frêle aux cheveux châtains. Deux. Le roux à sa droite fut appelé Trois. Il était Quatre. Cette idée d’avoir un nom lui plaisait. Il savait que ce chiffre n’était pas censé être un véritable nom, mais pour lui, c’était mieux que rien. Il était Quatre, maintenant. La fille brune à sa gauche était Cinq. Un autre garçon, à la peau mate lui aussi, était Six. Sept était un garçon blond dont le regard paraît perdu dans le vide, qui attira l’œil de Quatre. Il avait l’air différent des autres enfants  –  vraiment différent. Les autres chiffres arrivèrent les uns après les autres, jusqu’à Vingt. Quatre ne les regardait pas. Il regardait Sept.

La femme revint à sa place, leur sourit encore une fois.

❝ ▬ Bien, on va vous ramener, à vos chambres, maintenant ! ❞

C’est difficilement que Quatre arracha son regard de Sept quand l’homme vint le chercher.

~~~~~~

Huit jours, vingt-deux heures et trente-sept minutes. Quatre avait vu Sept pour la première fois il y a presque neuf jours. Il l’avait revu plusieurs fois, du coin de l’œil. Mais il ne pouvait jamais l’approcher. Il ne pouvait pas, trop occupé par ce que les adultes lui faisaient subir, et il n’osait pas. Il ne savait pas ce qu’il pourrait lui dire si jamais il arrivait à l’approcher suffisamment pour lui parler.

C’était l’heure du dîner. Pour le troisième jour de suite, les autres avaient décidé de faire manger tous les enfants ensemble. Quatre ne comprenait toujours pas pourquoi ils étaient là, mais il appréciait cette légère compagnie qu’il gagnait ainsi.
Il ne comprenait pas vraiment pourquoi il était là lui-même, depuis toutes ces années. Il n’avait jamais rien connu d’autre que sa chambre froide et ce lieu vide. Il ne savait pas s’il y avait quelque chose d’autre à connaître. Les livres parlaient d’un monde extérieur, mais ce monde extérieur était-il seulement réel ? Il aimerait bien sentir le soleil sur sa peau, un jour. Juste pour savoir que le soleil existait réellement.

Mais il devait rester ici. Il n’avait pas le choix. Il devait rester ici, jour après jour. La moitié de ses repas se composaient de médicaments, la moitié de sa vie s’était déroulée sur une table d’opération, sans qu’il puisse s’en souvenir, endormi par l’anesthésie  –  la plupart du temps. Et c’était ainsi que sa vie était censée se dérouler, manifestement.

Quatre fixait son plateau-repas d’un air fatigué. La même nourriture insipide que chaque jour, réduite en purée pour ne nécessiter que des petites cuillères pour être mangée  –  pour des raisons de sécurité, pour que les enfants ne se blessent pas avec des couteaux…

❝ ▬ Je peux m’asseoir ici ? ❞

Quatre leva les yeux de son plateau en entendant cette voix. Après plusieurs secondes, il comprit que c’était à lui que l’on parlait. Puis il réalise qui lui parlait.
Sept. L’enfant qu’il ne pouvait pas s’empêcher de regarder depuis plusieurs jours.
Les yeux écarquillés, il mit un moment à répondre, et quand il y parvint, ce fut seulement en bégayant.

❝ ▬ Euh, oui, oui, bien sûr… Installe-toi. ❞

Il s’assit, sourire aux lèvres, à côté de Quatre. Celui-ci ne savait pas vraiment quoi dire, surpris que Sept soit venu spontanément vers lui.

❝ ▬ Toi, ils t’ont appelé Quatre ? ❞

Il sursauta. Il ne s’attendait pas à ce que l’autre ait retenu son « nom ». Après tout, il n’était pas particulièrement remarquable, lui. Contrairement à Sept.

❝ ▬ O-oui… Toi, c’est Sept, c’est ça ? ❞

Il n’avait pas besoin de poser la question. Il le savait. Mais il se doutait que connaître le nom de quelqu’un à qui on n’avait jamais parlé pouvait avoir l’air étrange. Alors il demanda quand même.

❝ ▬ Ouais. Mais… ❞

Sept regarda rapidement autour de lui. Un regard furtif, pour vérifier que personne ne les entendrait. Puis il ajouta, dans un murmure.

❝ ▬ En vrai, je m’appelle Itsuki. Et toi, ton vrai nom, c’est quoi ? ❞

Son vrai nom. Quatre aimerait bien pouvoir lui répondre quelque chose. Mais la vérité était plus difficile. Il n’avait pas de nom. Un anonyme sans nom, sans vie, sans origine. Il n’était personne. Il ne savait pas comment le dire à Sept  –  à Itsuki. Quelqu’un lui faisait suffisamment confiance pour lui donner son identité, et lui n’avait rien à lui donner en échange.
Itsuki attendait la réponse de Quatre, ce dernier le sentait bien. Mais il n’y avait pas de réponse. Mais Quatre ne supportait plus cette pesante attente. Alors, dans un souffle, il énonça la dure vérité.

❝ ▬ Je n’en ai pas. ❞

Quatre n’aimait pas la sonorité de ces mots. Il n’aimait pas leur sens. Il n’aimait pas que ces mots soient vrais.
Itsuki, lui, fronça les sourcils. Il vérifia s’il a bien entendu. Cette idée devait lui paraître tellement aberrante qu’il était obligé de s’assurer qu’il n’avait pas imaginé la réponse de son camarade. Puis il lança, le regard plein de malice :

❝ ▬ Bah… C’est pas grave, on a qu’à t’en trouver un ! ❞

Les yeux de Quatre s’écarquillèrent. Cette idée lui plaisait, encore plus que ce qu’il admettrait. Un nom. Une identité propre. Quatre, ce n’était qu’un chiffre, une manière pour les autres de le désigner maintenant qu’il était mélangé avec d’autres enfants. Mais si Itsuki lui donnait un nom, un vrai nom, ce serait différent. Il aurait l’impression fugace d’être comme tous les autres. Il aimerait bien ça, être normal. Il savait que vivre ainsi dans une cellule souterraine, passant ses journées entre drogues et expérimentations, c’était anormal. Oh, il l’acceptait, n’ayant pas d’autre option. Mais maintenant, tout ce qu’il souhaitait, c’est devenir normal  –  autant que possible.

Itsuki réfléchissait, sans attendre l’approbation de Quatre. Elle devait se lire dans ses yeux, après tout. Finalement, après quelques minutes de silence, il finit par émettre une proposition.

❝ ▬ Kaoru Tsukasa. C’est japonais. T’en penses quoi ? ❞

Ce nom, Quatre le trouvait magnifique. Peut-être aurait-il trouvé n’importe quel nom qu’on lui aurait suggéré magnifique, certes. Mais ce nom lui paraissait parfait.
Kaoru Tsukasa. Ces deux mots sonnaient si bien dans la bouche d’Itsuki. Il ne savait pas comment retranscrire le point auquel il voulait ce nom, maintenant qu’il l’avait entendu. Il le voulait, de tout son être.

❝ ▬ Oui... ❞ murmura-t-il finalement, un sourire aux lèvres.

❝ ▬ Ravi de te rencontrer, Kaoru ! ❞ lança finalement Itsuki.

Le sourire de Quatre s’élargit. Kaoru. Il l’aimait, ce nom. Il aimait se dire que désormais, il était Kaoru. Une illusion de normalité.

~~~~~~

Kaoru attendait.
Ses gardiens étaient en retard.
Ils n’avaient jamais été en retard. Ils étaient toujours ponctuels. Parfois, quelques minutes d’avance ou de retard se faisaient remarquer. Mais Kaoru attendait depuis une demi-heure. Ce n’était pas normal.
Il y avait un problème.

Il n’y avait jamais eu de problème. Aucun problème suffisant pour décaler les horaires de Kaoru, en tout cas.
Tout allait bien depuis trois ans. Kaoru avait un ami et tout allait pour le mieux entre eux.

Mais il y avait un problème, maintenant.

Une heure.
Une heure d’attente.
Kaoru n’en pouvait plus. Il avait peur. Il s’interrogeait sur ce qui se passait. Y avait-t-il eu un problème avec les tests qui aurait perturbé le déroulement des événements, avaient-ils juste décidé de le laisser dans sa cellule pour aujourd’hui ?  Quels problèmes y aurait-il eu ? Pourquoi auraient-ils décidé de l’abandonner, même pour une journée ?

Deux heures.
Kaoru attendait toujours, résigné. Il n’avait rien fait de mal, non ? Il n’y avait donc rien dont il devait s’inquiéter. Tout irait pour le mieux. Il s’agissait juste d’un petit contre-temps qui serait oublié d’ici quelques jours.

La porte de sa cellule s’ouvrit. Un sourire éclaira son visage. Ça y est, tout était réglé, il allait pouvoir rejoindre les autres enfants. Puis il reconnut la femme, la faussement gentille femme. Elle ne venait dans sa cellule que pour le punir, il le savait. Son sourire se décomposa. Il était mis à l’écart parce qu’il avait fait quelque chose de mal. C’était obligé. Il n’avait rien fait de mal, pourtant. A ses yeux, en tout cas. Aux yeux des adultes, peut-être que si. Ils étaient bizarres, ces adultes, non ? Kaoru ne les comprenait pas.

❝ ▬ Quatre. ❞

La voix de la femme résonnait durement. Kaoru n’aimait plus qu’on l’appelle par ce numéro. Mais les adultes ne pouvaient pas savoir qu’Itsuki lui avait donné un nom. Ils ne doivent pas le savoir.

❝ ▬ Tu vas rester ici un moment, comme avant. Tu perturbes les autres enfants, tu sais. Surtout… Sept. Il disait que tu étais méchant avec lui. ❞

Il savait qu’elle mentait. Il n’avait pas besoin de se poser la question pour le savoir. Itsuki ne parlait jamais aux adultes, et il ne leur dirait jamais quelque chose comme ça. La femme avait dit ça parce qu’elle avait vu les deux enfants se rapprocher et qu’elle voulait leur faire perdre leur confiance l’un en l’autre, Kaoru le savait. Mais il ne pouvait rien répondre. S’il répondait, il ne verrait plus jamais Itsuki, c’était certain. Il devait obéir et attendre qu’on le laisse revenir avec les autres. Tout se passerait bien.
Il acquiesça lentement d’un signe de tête pour montrer à la femme qu’il avait compris, ses yeux fixant ses pieds.

Puis elle partit, le laissant seul à nouveau.

~~~~~~

Deux ans.

Cela faisait deux ans que Kaoru n’avait pas revu les autres enfants.
Cela faisait deux ans qu’il n’avait pas revu Itsuki.
Il détestait cet endroit, maintenant. Plus que tout.
Il ne supportait plus les murs gris et nus de sa cellule, qu’il rêvait de faire s’effondrer.
Il haïssait ses gardiens, de toute la puissance de son âme.

Alors il attendait. Il attendait le jour où il pourrait partir et les détruire. Tous.
Ils avaient commis l’erreur de lui prendre tout ce qui comptait à ses yeux. Alors ils ne méritaient que la mort.

Il réfléchissait à un plan, depuis tout ce temps. Depuis qu’il avait compris que les adultes n’avaient pas l’intention de lui permettre de revoir les autres.
Il écoutait attentivement tout ce qui se disait autour de lui.
Ceux qui s’occupaient de lui ne pensaient pas qu’un gamin de son âge comprenait vraiment ce qu’ils disaient  –  et de toute façon, ils le pensaient généralement trop drogué pour entendre correctement.
Alors il pouvait tout écouter sans qu’on ne fasse attention.

Il savait tout ce que ceux qui sont ici préparaient, maintenant.
Ils étaient majoritairement des Anaëls, une espèce extra-terrestre dont la planète était gravement surpeuplée et qui cherchait donc à s’installer ailleurs. Satisfaits par la Terre, qui était donc bien la planète où Kaoru se trouvait, chose qu’il soupçonnait depuis longtemps sans jamais en avoir eu la confirmation, certains décidèrent qu’exterminer tous les Terriens serait un bon plan. Et ils décidèrent donc qu’ouvrir une école de magie et pousser une bande d’adolescents à génocider leur propre race serait la bonne manière de le faire.
En même temps, ils faisaient des expériences. Sur les humains, principalement, étant donné qu’il s’agissait quand même de la population la plus commune sur la planète, pour tout savoir sur eux simplement. D’où les dix-neuf autres enfants.
Et puis il y avait lui.
Lui, une abomination de génétique.
Un croisement entre des gènes Anaëls et des gènes humains, conçu de manière parfaitement artificielle. Créé froidement, il y avait de cela douze ans, pour l’unique but d’expérimenter. Juste une chose qui était devenue un peu gênante quand on l’avait mélangée avec d’autres enfants.
Ils en avaient besoin, de les mélanger. Des expériences, ça passait aussi par voir leurs différents comportements vis-à-vis d’un groupe. Des expériences sociales. Mais ça s’était passé d’une manière un peu trop problématique pour eux. Il s’attachait trop à Itsuki et ça risquait de devenir dangereux, d’après eux.
Ils avaient agi un peu trop tard, manifestement. Il prévoyait quand même de les détruire dès que possible.

~~~~~~

❝ ▬ Un gamin s’est enfui, hier. ❞

Le genre d’informations que ses « gardiens » échangeaient au-dessus d’une table d’opération, comme si de rien n’était.
Lui, cette information-là ne l’intéressait pas plus que ça. Il se fichait de près de quatre-vingt-quinze pour cent de ces gamins.

Son plan allait très bien, et ce depuis un moment. Mais il ne savait toujours pas comment réussir à s’enfuir. Il était soit dans sa cellule, soit trop entouré pour pouvoir partir. Il ne pouvait pas décemment essayer d’échapper à ses gardiens avec ses faibles capacités physiques. Du sport, il en avait fait un peu avec les autres enfants quelques années plus tôt. C’était globalement toute l’étendue de ses activités physiques. Il essayait quand même de faire quelques exercices dans sa chambre, dans ces moments où il n’avait plus rien à faire. Mais le peu qu’il pouvait faire était loin d’être suffisant. Trop de monde ou des gens trop baraqués pour qu’il ait une chance.
Un petit problème, mais un petit problème très important.

~~~~~~

Trois ans passèrent encore.

Il avait seize ans, maintenant.
Seize ans passés enfermé sous terre.
Seize ans passés à rêver de liberté.
Seize ans passés à ne rien vouloir plus qu’une vie comme les autres.
Seize ans passés à voir son espoir s’effriter jour après jour.

Il haïssait tous ceux qui l’entouraient, ces êtres qui l’avaient créé pour le détruire, d’une haine plus forte que tout ce qu’il avait jamais ressenti.
Il rêvait de vengeance, en plus de tout.
Il aurait dû pouvoir vivre. Mais ils lui avaient arraché cette possibilité en ne le traitant que comme un objet. Et Kaoru, enfant à qui on avait appris à obéir, s’était laissé faire.
Mais c’était fini.
Il était temps pour lui de se rebeller et de tout détruire.

Ce test-là. Une jolie petite expérience. Le genre qu’on ne pouvait pas effectuer sur un patient anesthésié. Ils aimaient bien tester les limites de sa souffrance. Savoir ce qu’ils pouvaient lui infliger avant qu’il ne s’évanouisse. Kaoru n’avait jamais été convaincu de l’utilité de cette expérience-ci, qui le terrifiait depuis qu’il était enfant. Il avait toujours pensé qu’il s’agissait juste de laisser leur côté sadique s’exprimer. C’était probablement effectivement le cas, après tout. Ou alors il s’agissait juste d’une séance de torture pour lui rappeler qui était le plus puissant, ici. Ce qu’ils pouvaient lui faire.

Plus maintenant.

On lui dit de s’installer sur le lit. Il lança un regard provocateur à ceux qui l’entourent et ne bougea pas. On lui répéta les instructions. Il esquissa un sourire et fit un léger « non » de la tête. Ils répétèrent, encore une fois. Il dit non, à voix haute cette fois. Il savait qu’il n’échapperait pas à l’expérience, quoi qu’il arrive. Mais prononcer ce mot, cette simple syllabe lui donnait un profond sentiment de satisfaction. Il aimait refuser leur souhait à ses bourreaux. Leur montrer qu’il n’était  plus juste leur pantin, qui faisait seulement ce qu’ils lui demandaient.
Ils lui redemandèrent encore de s’installer. Il n’avait plus très longtemps avant qu’ils ne l’y forcent. Le genre de solution qui montrait qu’on n’avait plus rien d’autre en réserve.
Il dit non une seconde fois, d’un ton déterminé. Il tiendrait tête jusqu’au bout, quoi qu’il arrive.
Des gardes baraqués, ça y est ! Ils ne pouvaient pas vraiment l’endormir, là tout de suite, ça serait moyen pour l’expérience. Mais l’abîmer un peu ? Bah, ce n’était pas si grave.
Ils s’approchaient. Kaoru recula légèrement. Malgré toute sa volonté, ces gardes-là l’effrayaient vaguement, bien que le test à suivre le terrorisait bien plus.

❝ ▬ Tu vas t’installer sur ce lit tout de suite. Sinon, tu souffriras tellement le martyre que tu n’oublieras jamais aujourd’hui. ❞

Un dernier « Non » retentit, cri de désespoir sorti de la bouche de Kaoru. Il ne voulait pas. Il voulait que tout ça s’arrête.

Attendez. Les autres étaient figés, maintenant. Kaoru fronça les sourcils. Il était le seul à encore bouger dans la pièce. Étrange.

Tout s’était arrêté.
Juste après qu’il l’ait pensé.

Rien n’était sûr, mais la probabilité que ce soit lui qui les ait arrêtés était quand même élevée.

Une question pertinente : étaient-ils paralysés ou le temps était-il arrêté ? En pratique, ça ne changeait probablement pas grand-chose, mais c’était une question intéressante.
Autre question : quand se réanimeraient-ils ?

S’il pouvait faire quelque chose comme ça… Il avait sa solution pour s’échapper. Cette solution à laquelle il réfléchissait sans relâche – et sans succès –  depuis trois ans.

Soudainement, tout repartit. Une, deux minutes peut-être. Pas assez pour qu’il puisse s’enfuir, clairement. S’il était effectivement la cause de cet arrêt et qu’il était capable de le reproduire, il devait s’entraîner pour avoir le temps de partir sans problème.

Il se dirigea vers le lit. Ce n’était pas le moment de se rebeller. Il n’avait pas de temps à perdre.

~~~~~~

Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis ce premier arrêt du temps, comme il finit par le confirmer  –  c’était simple ; prenez une horloge et voyez si elle continue à tourner. Ce pouvoir, il avait continué à l’utiliser sans relâche pendant tout ce temps. Maintenant, il pouvait arrêter le temps pendant une bonne heure.

Il s’échapperait à la prochaine occasion. Il connaissait les espaces dans lesquels il avait déjà pu mettre les pieds par cœur. Une heure devrait être suffisant pour trouver Itsuki et la sortie.
La prochaine fois qu’on le ferait sortir de sa cellule serait probablement le bon moment.

Justement, des pas approchaient. Quelqu’un qui lui apportait du travail ou quelqu’un qui venait le chercher ?

❝ ▬ Viens. ❞

Kaoru esquissa un léger sourire. Enfin. C’était enfin le moment. Il sortit à la suite de l’homme puis arrête le temps.
Vola son trousseau de clés au garde. Partit vers là où les autres devraient se trouver.
On ne les avait manifestement toujours pas levés. Kaoru alla chercher leurs cellules à eux.
Un couloir avec vingt portes. Probablement une porte qui ne menait qu’à une salle vide où à un débarras, qu’on aurait fait passer pour sa chambre, même s’il était gardé à un endroit différent du souterrain, de manière à ce qu’on remarque plus difficilement ses différences. Aucune indication ne permettait de différencier les différentes portes, comme dans la majorité du lieu, d’ailleurs. Certainement pour les perturber s’ils essayaient de s’enfuir, ou même juste d’être indépendants cinq minutes.
Il ouvrit la première porte. Une belle jeune fille, bien que maigre à faire peur. Des cheveux noirs qui lui parurent familiers. Rapidement, il se souvint. Cinq. Une douce et gentille petite fille, l’innocence incarnée. Ses bras étaient couverts des marques de ses ongles. Elle avait l’air mal, roulée en boule et les larmes aux yeux. Il devrait l’emmener, elle aussi. Mais il ne pouvait pas. Il devait trouver Itsuki.
Deuxième porte. Douze, il lui semble. Un enfant qui lui avait paru plutôt détestable, durant le petit laps de temps durant lequel il avait essayé de faire attention à lui. Le reste du temps… Il avait dû se radoucir au bout d’un moment, il ne savait plus vraiment. Il faisait un peu pitié, lui aussi, mais Kaoru éprouvait moins de remords à le laisser là.
Troisième porte. Un adolescent à la peau pâle et maladive, encore plus maigre que les autres, qui lui rappelait Deux. Il devait avoir un problème de santé quelconque, dont les Anaëls ne s’occupaient probablement pas beaucoup. Il serait mieux ailleurs. Dans un hôpital qui s’occuperait bien de lui. Pourquoi Kaoru devait-il l’abandonner ?
Quatrième porte. Une autre fille, Un. Des cheveux qui ont perdu leur joli bleu pour un gris terne. Elle avait été gentille avec lui, plus d’une fois. Il ne voulait pas la laisser non plus.
Cinquième porte. Une cellule vide. La sienne, donc ?
Sixième porte. Une chambre vide, qui puait la mort. Une odeur immonde, insupportable. Légère, pourtant. Il voulait vomir. Il se demandait lequel de ses camarades avait pu mourir ici. Il ne voulait pas savoir la réponse. Il ne voulait pas avoir à imaginer son petit corps fragile devenir un cadavre putréfié. L’aération de ces cellules laissait à désirer aussi, manifestement. L’odeur ne partirait pas.
Septième porte. Huitième porte. Neuvième porte. Dixième porte. Onzième porte. Douzième. Treizième. Quatorzième. Quinzième. Seizième. Dix-septième. Dix-huitième. Dix-neuvième.
D’autres morts et des jeunes de son âge, qu’il ne voulait pas avoir à abandonner ainsi. Il avait beau se promettre qu’un jour, dès que possible, il reviendrait les chercher, il n’était même pas sûr de croire qu’il le ferait effectivement.
Il avait peur. Il avait peur que Itsuki ne soit pas derrière la vingtième porte. Il devait être là. Il n’avait pas le choix. Itsuki ne pouvait pas être un de ceux qui étaient morts.
Il l’ouvrit. Une cellule vide, une autre.
Itsuki n’était pas là.
Où était-il ? Où pouvait-il bien être ?
Il rouvrit la porte de chacune des précédentes cellules de manière à vérifier qu’il n’avait pas confondu un autre avec Itsuki, mais aucune erreur n’était possible.
Il avait disparu.
Il était mort, certainement.

Puis une phrase lui revint en mémoire.

❝ ▬ Un gamin s’est enfui, hier. ❞

Cet événement devait bien remonter à trois ans et lui était complètement sorti de la tête. C’était le seul espoir qui lui restait. Qu’Itsuki ait fui. Peu lui importait qu’il ait fui sans lui, l’abandonnant parmi ses gardiens. Peut-être pensait-il que Kaoru était juste le premier à mourir. Qu’il avait disparu après un malencontreux accident qui lui avait coûté la vie. Il n’y avait donc plus personne à abandonner.
Kaoru devait partir. Vite. Le retrouver, où qu’il soit. Il devait être encore en vie, quelque part, dans le monde. Il savait que la Terre est vaste, mais il savait qu’il parviendrait à le retrouver. Il y croyait.
Il devait se dépêcher. S’il traînait, son heure risquait de s’écouler avant qu’il ait pu sortir.

Il n’eut pas trop de mal à trouver la sortie. Il fut dehors rapidement. A l’air libre.

La chaleur du soleil sur sa peau lui faisait oublier les événements.
Ce soleil, c’était son rêve d’enfant. Ce rêve dans lequel il n’avait jamais osé croire jusqu’à ce qu’il rencontre d’autres enfants, jusqu’à ce que ce rêve soit balayé par l’importance que prenait Itsuki.
Il y avait un ciel au-dessus de lui. Une grande étendue bleue, avec quelques petits nuages blancs qui s’y baladaient.  Il trouvait ça magnifique.
Il était en pleine campagne. Un champ à l’abandon. Objectif premier : trouver quelque chose à manger. Après… Il irait partout et il arriverait à trouver son camarade.

~~~~~~

Des mois.
Cela faisait des mois que Kaoru cherchait Itsuki, et pas la moindre piste.
Il voudrait garder espoir, mais il ne pouvait plus s’empêcher de penser à cette odeur de mort si persistante dans ces chambres.
Plus le temps passait et plus il ne pouvait plus croire qu’Itsuki était encore vivant.

Il abandonnerait bientôt, il le savait. Mais à ce moment-là, il irait à cette école de magie fondée par les Anaëls. Et il la détruirait. Il la réduirait en cendres pour se venger. Elle disparaîtrait et tout serait ainsi pour le mieux.

~~~~~~

Il arriva donc à Academy of Dead Roses.
Un établissement à l’allure normale qui ne manquait pourtant pas de lui rappeler les seize premières années de sa vie. Une fois quelques vérifications administratives faites, il rencontra une jeune fille, une jolie rouquine.
Il la salua, découvrit qu’elle s’appelle Llywen. Se présenta comme Kaoru. C’était la première fois qu’il pouvait le faire. Au début, il ne pouvait pas, par peur d’être réprimé par ses gardiens. Durant les précédents mois, son manque de rapports humains ne lui en avait pas vraiment donné l’occasion.
Trois autres filles débarquèrent aussi, Aya, Miia et Eeva, des filles à l’allure banale, qui voulaient qu’on leur fasse visiter l’établissement. Llywen se proposa pour faire la visite et étant donné qu’il n’y avait personne d’autre, ils étaient bien obligés d’accepter.
Kaoru la trouvait sympa, cette Llywen. Amusante. Le genre de filles avec qui il pouvait critiquer ouvertement la politique des Anaëls, laissant échapper, de manière pas très stratégique d’ailleurs, quelques informations sur son passé. Bah, ce n’était pas comme si elle connaissait quelqu’un ayant subi tout ça aussi et pouvait comprendre qu’il ne s’agissait pas d’humour !

A la fin de la visite, tout le monde se sépara et Kaoru alla découvrir sa chambre. Là-bas, il trouva un jeune homme blond.
Il s’appelait Itsuki.
En l’entendant prononcer ce nom, l’adolescent aux cheveux roses ne put s’empêcher de penser à son Itsuki. Le seul ami de son enfance. L’ami dont il avait fini par accepter la mort.
Il s’assit sur le lit le plus proche et finit par inconsciemment laisser échapper quelques mots.

❝ ▬ Je... J'avais un ami qui s'appelait Itsuki. Avant. ❞

Un air désolé se forma sur le visage de cet Itsuki, qui demanda avec un tact incroyable si l’Itsuki de Kaoru était mort.
Kaoru ne supportait pas ce regard désolé. Il ne voulait pas de sa pitié. Tout ce qu’il voulait, c’était revoir Itsuki, un jour. Mais il répondit quand même à l’autre, d’un simple signe de tête.
L’autre décida soudain de partir. Le laisser. S’il voulait. Kaoru s’en fichait. Il était très bien, seul avec lui-même, après tout. C’était ainsi qu’il vivait depuis des années. Il pouvait survivre à la solitude.

Puis Kaoru décida de sortir dans le couloir. Itsuki était là, appuyé contre le mur. Tout chez lui poussait à croire qu’il s’agissait de l’Itsuki que Kaoru connaissait depuis l’enfance. Sauf ses actions. Qui pourraient signifier qu’il l’avait oublié. Ce que l’hybride refusait.

❝ ▬ Kaoru, il faut que je te parle. ❞

Cette phrase n’avait aucun sens pour lui. Pourquoi Itsuki aurait-il à lui parler s’ils ne se connaissaient pas ? Pourtant, il devait l’écouter. Pour dissiper ce doute autour de lui. Il accepta d’entendre ce qu’il avait à dire, bien que sceptique.

❝ ▬ Il se trouve que Sept est vivant. Et qu'il se tient devant toi. ❞

Cette phrase, c’était le genre de réplique qui pouvait changer le sens de la vie de quelqu’un.
C’était plus ou moins ce qui se passait dans la tête de Kaoru à ce moment-là.
Mais il n’était pas heureux. Pas encore. Il n’avait qu’un seul mot en tête. Un seul.

❝ ▬ Pourquoi ? ❞

Il ne répondit pas. Enfin, si, mais pas à la bonne question. Pas à celle que Kaoru voulait vraiment poser. Tout ce qu’il voulait savoir, c’était pourquoi il ne lui avait pas dit plus tôt, dès qu’il l’avait reconnu, qui il était.

❝ ▬ J'ai commencé a jouer à un jeu, quand je me suis enfui... Je fais le gars populaire et gentil. Une amie te dirait que je me mens à moi-même. Elle a sans doute raison. ❞

Kaoru n’aimait pas vraiment tout ça. Mais il avait sa réponse. Il avait ce qu’il voulait. Et maintenant, il pouvait pardonner Itsuki. C’était le plus important, pour lui, depuis le début. Le pardonner pour tout ce qu’il avait pu faire.

~~~~~~

Du bruit dans la salle de musique.
Kaoru, qui se baladait dans l’établissement, décida d’aller voir pourquoi.
Llywen, sa fameuse première rencontre dans l’établissement, s’amusait à essayer divers instruments, activité qu’elle cessa en voyant le jeune homme débarquer.
Kaoru, après s’être assis sur un siège de piano proche, décida de lui annoncer qu’il était au courant de son amitié avec Itsuki. Savoir qu’ils avaient cet ami commun permettrait bien de commencer la discussion, non ?

❝ ▬ Ouais, à part qu'on passe 50% de notre temps ensemble à se chamailler sur des questions existentielles. Mais tu le connais depuis bien plus longtemps que moi, je ne me trompe ? Vous étiez ensemble, lors des tests ? ❞

Manifestement, elle connaissait suffisamment le passé d’Itsuki pour pouvoir deviner des informations sur Kaoru en se basant sur ledit passé et sur ce que l’autre avait pu dire de peu fin et discret.

❝ ▬ Oui. Je suppose que tu t'en doutais à cause de ce que j'avais dit, pendant la visite, non ? ❞

Toutefois, l’idée qu’elle sache déjà des choses sur lui le dérangeait un peu. Lui ne savait rien d’elle, après tout. Il savait qu’elle connaissait Itsuki, et c’était tout.

❝ ▬ Ouais. Quand je t'ai vu pour la première fois, tu m'as fait penser à Itsuki. Je commençais à avoir des suppositions sur toi quand tu me les as confirmées lors de ton commentaire sur les extra-terrestres. ❞

Alors il lui demanda comment elle avait rencontré Itsuki. Il apprit ainsi que les deux s’étaient rencontrés dans un orphelinat. Ils étaient devenus amis et s’étaient enfuis ensemble.

Quand Kaoru lui demanda pourquoi elle se trouvait dans un orphelinat  –  précisément, pas juste « parce qu’elle était orpheline »  –, elle ne lui répondit pas et lui demanda à la place quels étaient ses pouvoirs.

❝ ▬ Des trucs liés au temps. Voyage dans le temps, arrêt du temps, visions du futur... Ce genre de choses. Par contre, je ne vois pas du tout le rapport avec ta vie à toi. ❞

Elle ne lui répondit pas immédiatement et sortit une sorte de montre à écran de sa poche.

❝ ▬ Ça te dirait de faire un petit voyage vers mon passé, dans ce cas ? On s'ennuie un peu ici, je trouve. ❞

Kaoru fut un peu surpris par cette suggestion. De plus, n’ayant jamais essayé de voyager dans le passé de quelqu’un d’autre, il n’était pas sûr de parvenir à le faire correctement. Oh, ça ne devait pas être beaucoup plus compliqué mais il ne l’avait jamais fait.
L’objet qu’elle tenait lui permettait de changer d’univers. Parce qu’elle venait d’un autre univers. C’était le genre de petit détail qui avait quand même son importance dans l’histoire.
Les deux adolescents partirent donc dans un autre univers puis voyagèrent de quelques années dans le passé, pour se retrouver en plein dans la jeunesse de Llywen.

Une maison comme les autres, dans un quartier qui semblait relativement calme.
De l’intérieur, tout paraissait assez classique. Si on omettait l’homme qui s’enivrait joyeusement, avachi sur le bar.
En même temps arriva une fille. De longs cheveux roux, de beaux yeux verts mais une maigreur à faire peur.
Llywen.
L’homme, comme le prouvait la discussion qui s’ensuivit, était son père. Sa mère, elle, était morte. Parce que l'enfant n’avait pas pu soigner son cancer. Parce que Llywen était manifestement une surdouée de haut niveau. C’était toujours bon à savoir.
Elle n’était qu’une création, elle aussi. Comme Kaoru. Mais elle, elle avait eu quelque chose qui ressemblait à des parents… Quoique, après avoir vu le père de Llywen, Kaoru n’était pas sûr de ne pas préférer ne pas avoir d’origines du tout à avoir ce paternel-ci.

Après avoir esquivé la bouteille que son père lui lança et mangé rapidement, Petite-Llywen monta dans sa chambre et les deux autres la suivirent.
Cette chambre, elle était impressionnante. Le plus impressionnant était l’ordinateur qui s’y trouvait. Même Kaoru, qui n’était pas vraiment doué en informatique, le sentait en voyant le tout.
Et puis Llywen s’effondra.
Elle souffrait. La douleur se lisait avec une facilité déconcertante sur son visage et dans ses actions. A cet instant, tout ce que Kaoru voulait, ç’aurait été de la réconforter. Mais la petite ne pouvait pas le remarquer.
Puis elle alla aux toilettes, rendre tout son repas avec du sang en plus.
Ce genre de choses, l’hybride y était habitué. Ça lui était arrivé un nombre respectable de fois. Mais voir quelqu’un d’autre le faire lui donnait la nausée malgré tout.

Llywen le fit revenir à la petite salle de musique d’Academy, puis lui fournit quelques explications supplémentaires sur ce qu’il arrivait à l’autre Llywen quelques minutes plus tôt  –  ou quelques années plus tôt, d’ailleurs ; ah, la magie des voyages temporels qui rendent le fait de parler d’un point dans le temps très compliqué !
Kaoru, lui, lui expliqua ses origines  –  sa création  –  puis ce qui lui était exactement arrivé, pourquoi il avait disparu à partir d’un certain moment, lors des tests.
Puis ils commencèrent à parler de leurs loisirs. Llywen ne faisait pas grand-chose de sa vie, Kaoru aimait la lecture et le basket. Mais qui aimait aussi le basket ? Itsuki ! C’est pour ça que Llywen suggéra un match épique entre les deux jeunes hommes. Ce qui tentait pas mal Kaoru  –  mais plus tard. Ils décidèrent finalement d’aller à la bibliothèque.

~~~~~~

« Plus tard », c’était maintenant.
Depuis, Itsuki et Kaoru s’étaient fait un nouvel ami du nom de Koniro, aux cheveux bleus marine comme le suggérait son nom.
Du coup, Itsuki, Kaoru, Koniro et Llywen allaient faire un petit match tous les quatre.
Itsuki décida  –  très stratégiquement, il faut bien avouer  –  que le meilleur choix d’équipe était de se mettre avec Koniro, laissant Kaoru et Llywen ensemble. Ce qui, malgré l’approbation que l’hybride aux cheveux roses donna, lui faisait un peu peur. Après tout, leurs adversaires faisaient quinze à vingt centimètres de plus qu’eux, ce qui était quand même un peu impressionnant. Sans compter qu’ils s’étaient beaucoup plus entraînés qu’eux et que Llywen n’était pas si sportive que ça.
Malgré tout, ils gagnèrent. De peu, bien sûr  –  avec des équipes comme ça, vous vous attendiez à quoi ?
Après un petit tour de félicitations des autres de rigueur, Llywen souleva une question hautement philosophique : que faire après. Kaoru était partant pour prendre une douche et ne rien faire après. Manifestement, tout le monde était d’accord avec ce plan.
Kaoru fut le premier à sortir des douches. Tout ça parce que Koniro avait décidé d’aller rien faire dans son lit tout seul et qu’Itsuki avait oublié de prendre une serviette et avait, en plus, pas si envie de rien faire que ça.
Llywen le rejoignit un peu plus tard, demandant s’ils étaient seuls.

❝ ▬ Ouais. Ils avaient des choses plus intéressantes à faire que rester avec nous, manifestement. Du coup, on se pose où ? Au parc ? ❞

Llywen hésitait. Kaoru n’avait pas envie de la forcer à faire quelque chose qu’elle ne voulait pas mais il aurait bien aimé aller au parc quand même.

❝ ▬ Va pour le parc, ouais... Par contre, à l'ombre. Je supporte moyennement le soleil. ❞

Cette condition allait à Kaoru. Il voulait prendre l’air, pas faire une séance de bronzage. Il n’était pas à ça près.
Après avoir confirmé, il tendit sa main à Llywen pour l’aider à se relever, même si c’était parfaitement inutile. Il espérait la faire sourire.
Elle finit par le faire, avec un temps d’attente qui stressa quelque peu le jeune homme. Il se sentait stupide et elle n’aidait pas, sur ce coup-là. Mais elle attrapa sa main, acceptant son aide pour se relever, sans un mot. Mais avec un regard qui voulait tout dire.
Ils allèrent donc au parc et s’allongèrent à l’ombre d’un grand arbre. Ils évoquèrent le manque de grands événements dans leurs vies, actuellement, puis Llywen tenta de lui demander s’il avait d’autres amis.
Ah, grande question à la fois pertinente et stupide.
Ç’aurait été normal. Mais il y avait un gros problème à ça.
Kaoru devinait, d’instinct, les réactions, les comportements de la majorité des gens. Et ceci détruisait tout l’intérêt que pouvait avoir une relation avec quelqu’un. Il ne comprenait pas Itsuki, ni Llywen, et n’avait pas encore cassé le code qui permettrait de comprendre Koniro  –  surtout qu’il n’essayait vraiment pas d’y parvenir. Avec eux, c’était donc à peu près naturel. Avec eux, il avait une impression de normalité.
Alors ils étaient les seuls.
Llywen, elle, avait d’autres amis, avec lesquels elle traînait moins, maintenant.

Puis elle s'assit pour annoncer quelque chose.

❝ ▬ Il y a quelque chose qui me chiffonne. Itsuki m'avait dit, lors de notre rencontre, que le nom qu'il porte actuellement n'est pas celui de naissance. Je viens de piger un truc, là. C'était sous mes yeux depuis le début, en plus. ❞

Kaoru fut surpris. Il n’aimait pas cette déclaration. Mais avant toute chose, il demanda des précisions.
Ce qu’il n’aimait pas, là-dedans, c’était l’idée qu’Itsuki lui ait menti depuis le tout début. Depuis leur première discussion. Mentir, c’était ce qu’il faisait à tout le monde. Mais pourquoi à lui aussi ? N’était-il pas son ami ?

❝ ▬ Quand tu t'échappes d'un endroit, tu t'attends à être retrouvé. Donc tu essaies de te cacher, en toute logique. Donc changer son identité… Même si, pour son cas, cela s'est déroulé avant. Je crois qu'il avait renoncé à son nom depuis le moment où il à pénétré dans votre prison... Il voulait devenir quelqu'un d'autre. Itsuki Kusame, donc. Je ne suis pas psy, mais je peux au moins confirmer ça. ❞

Llywen s’interrompit après cette réflexion qui paraissait censée. D’accord, il lui avait menti, mais il avait une raison, non ? Kaoru n’aimait toujours pas ça, mais il supportait un peu mieux.

❝ ▬ Je crois... Non, c'est véridique. Kaoru Tsukasa. Son nom de naissance. ❞

Cette phrase fut un nouveau choc pour Kaoru.
Itsuki lui avait dit son vrai nom. Il n’avait juste pas précisé qu’il s’agissait du sien. Il le lui avait donné, un cadeau pour quelqu’un qui n’était qu’un inconnu à ce moment-là.
Pourquoi lui avait-il autant fait confiance alors qu’ils ne s’étaient jamais parlés ?
Si Llywen ne se trompait pas, Itsuki ne le considérait clairement pas comme il considérait tout le monde.
Il avait une relation unique avec lui, en fait.

Il était un peu en état de choc. Mais il finit par revenir au monde réel, avec Llywen, qui déclara qu’aller le dire à Itsuki pourrait être drôle. Ils théorisèrent l’éventuelle réaction d’Itsuki à ce moment-là, sans savoir ce qu’il se passerait effectivement. Puis Kaoru qui se sentait bien avec Llywen, mine de rien, relança la discussion sur les amis de la rouquine, demandant comment ils étaient.
D’après celle-ci, même s’ils étaient sympathiques, il leur manquait quelque chose, quelque chose qu’elle avait du mal à nommer.

❝ ▬ C’est plus naturel avec nous, c’est ça ? ❞

Il marqua une pause, souriant à sa camarade.

❝ ▬ C’est comme ça que je le ressens aussi. Les autres, je prévois leur réaction. Ça me donne l’impression de juste les entendre lire un script. Lire le script que j’écris. Parfois, c’est drôle. Ça m’amuse, de temps en temps, de faire comme si. Mais rien à faire, ça ne m’enlève pas cette sensation d’absence de naturel. C’est pour ça que j’aime être avec vous. Parce que vous, je ne vous prédis pas systématiquement. Bien sûr, parfois, je me doute de ce qui va se passer, mais… Les gens « normaux », eux aussi, parfois, ils réussissent à deviner la suite des événements… Avec vous, je me sens comme quelqu’un de normal. Et c’est juste ce que j’ai toujours voulu. ❞

La discussion continua encore un moment, sur des thèmes divers et variés.

~~~~~~

Et puis est venu le temps de la libération d’Academy of Dead Roses.
Une union des élèves, permettant de faire face aux Anaëls.
De les détruire.

Les événements ne furent pas des combats épiques autant que Kaoru le souhaitait. Laisser échapper l’information de manière suffisamment publique suffit presque. Mais même si l’adolescent aurait apprécié de faire mordre la poussière à ses bourreaux, les savoir en prison pour longtemps lui apportait une certaine réjouissance.
C’était à eux de découvrir la joie de vivre derrière des barreaux, maintenant.

Kaoru, lui, était heureux, avec Llywen.
Ils restèrent avec Itsuki, sa petite amie Tsukiko, Koniro et le petit frère de celui-ci, Aoi, pendant un moment. Itsuki et Tsukiko eurent un petit garçon du nom de Ryouta, tout le monde s’installait au village qui se construisait à l’ancien emplacement d’Academy.

Llywen, elle, voulait rentrer chez elle, dans sa dimension.
Kaoru la suivit.
Ils y restèrent longtemps. Elle fit des études pour être professeur d’informatique, lui en fit pour être professeur de mathématiques.
Et puis, quand Academy eut fermé depuis dix ans, ils décidèrent qu’il était temps de rentrer.




Y'a quelqu'un derrière tout ça?

Nous nous appelons Agnès  & Mathilde, mais ici, appelez-nous (Eerie) Ange's & Yukionna. Nous avons actuellement quinze ans et nous faisons du rp' depuis six & quatre ans. On est vos merveilleuses Fondatrices.


(c) Insanities (Opi') - Never Utopia
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« It’s hard to forget someone who gave you so much to remember. »
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